24/08/2022
Dimanche 28 Août à Belgodère conférence sur les orgues de Balagne suivie d'un petit concert
BELGODERE 28 AOÛT 2022
LA GUERRE DES ORGUES
EN BALAGNE
Autour des trois orgues de Belgudè …
Présentation/Diaporama par Elizabeth Pardon
à 18h30 Eglise San Tumasgiu
Suivi d’un petit concert sur l’orgue de chœur (Lazari 1761)
Entrée libre
Le titre de cette présentation est empruntée en partie à " La Guerra per l'organo", un poème héroï-comique de l'Abbé Cerati, imprimé à Marseille en 1849 ... L'histoire de nos orgues n'est pas un long fleuve tranquille, il s'en faut!
Dimanche 28 Août, ce sera l’occasion d’aller à la rencontre des petites et grandes histoires qui ont permis la floraison de ces magnifiques instruments dans notre région de Balagne, avec un éclairage particulier pour le petit orgue de chœur de Belgodère, transféré après la Révolution française depuis le couvent des Servites de Belgodère jusqu’à l’église paroissiale San Tumasgiu de ce village.
En illustration sonore, à l’issue de cette présentation, ce sera l'occasion de donner sur cet orgue Lazari de 1761 un petit concert amical.
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30/09/2016
Sei millenii in Balagna, six millénaires en Balagne: troisième colloque du Laboratoire Régional d'Archéologie
Le Laboratoire Régional d'Archéologie de Corse
organise son troisième colloque :
en BALAGNE , les 14, 15 et 16 Octobre,
BELGODERE accueille le troisième colloque du L.R.A.
Six millénaires en Balagne
Sei Milleneii in Balagna
le programme :
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29/08/2015
29 Août, fête de la Décollation de Saint Jean-Baptiste
29 AOÛT,
Fête de la Décollation de St Jean-Baptiste
avec Giacomo GRANDI
(une note qui saigne)
Le Caravage 1609 : la Décollation de Saint Jean-Baptiste- National Gallery Londres
Rappelons que Saint Jean-Baptiste est le premier dans la hiérarchie des saints:
"major homine, par angelis"
A La Porta, en Castagniccia, le cartouche au-dessus de la porte d'entrée de la justement célèbre église Saint Jean-Baptiste annonce:
"Non surrexit Major
Joanne Baptista"
"Hérode disait : Celui que moi j'ai fait décapiter, Jean, c'est lui qui s'est relevé ! Car c'était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêter Jean et l'avait fait lier en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de Philippe, son frère, qu'il avait épousée. Car Jean disait à Hérode : Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Hérodiade en avait contre lui, et elle aurait bien voulu le tuer, mais elle ne pouvait pas. Car Hérode craignait Jean, le sachant un homme juste et saint, et il le protégeait. Et après l'avoir entendu, il ne savait vraiment que penser, et cependant il l'écoutait avec plaisir.
Vint un jour opportun, quand Hérode, lors de son anniversaire, fit un dîner pour ses grands, pour ses officiers et pour les notables de la Galilée. Et la fille de ladite Hérodiade entra, dansa et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la fillette : Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. Et il lui fit ce serment : Tout ce que tu demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. Et elle sortit et dit à sa mère : Que dois-je réclamer ? Celle-ci dit : La tête de Jean le Baptiseur. Et, rentrant aussitôt en hâte auprès du roi, elle fit sa réclamation : Je veux qu'à l'instant tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. Et le roi devint très triste, mais à cause de ses serments et de ses convives, il ne voulut pas la repousser. Et aussitôt le roi envoya un bourreau avec ordre d'apporter la tête de Jean. Et celui-ci s'en alla le décapiter dans la prison. Puis il apporta la tête sur un plat et la donna à la fillette, et la fillette la donna à sa mère.
Et l'ayant appris, ses disciples vinrent, enlevèrent son cadavre et le mirent dans un tombeau."
Evangile selon Saint Marc (VI 16-29)
Le couple aimant Mère-Fille, suite du dialogue:
" Dis, maman, que dois-je demander ?"
"Ma chérie, tu n'as qu'à lui demander la tête de Jean-Baptiste!"
Hérodiade, richement vêtue d'hermine et de perles, coiffée de sa couronne durement gagnée au lit de son ex-beau-frère le Tétrarque Hérode Antipas pose tendrement sa main sur l'épaule de sa fille ( à moins qu'elle ne la maintienne fermement sous sa coupe!), la délicieuse Salomé, le cou et le poignet ceints de corail, la savante coiffure ornée d'une aigrette ... une bien belle jeune princesse, en vérité!
Conclusion sanglante d'une série haletante que ne désavouerait pas la télévision ...
Résumé des épisodes précédents:
Le prophète Jean-Baptiste avait bien compris la manœuvre d'Hérode Antipas qui avait épousé Hérodiade, la femme de son frère Philippe, et sa nièce de surcroît ... Et voilà maintenant ouvertement formé le couple incestueux du roi Hérode et de sa belle-soeur, Hérodiade, devenue reine dans la splendeur de sa maturité.
Jean-Baptiste, prophète et témoin intraitable hurle à la face du monde son indignation et son dégoût. Naturellement Hérodiade prend en détestation ce rabat-joie "intégriste" et tanne Hérode pour qu'il se décide enfin à l'éliminer définitivement.
Mais Hérode semble avoir un grand respect pour le prophète - cousin de Jésus, rappelons-le), il en mesure sans doute la popularité, et recherche même sa conversation. Refusant de le livrer au bourreau, il se contente, pour apaiser le courroux de sa chère épouse, de l'emprisonner. Hérodiade ronge son frein, attend son heure.
Voici venue la fête de l'anniversaire d'Hérode. Hérodiade demande à Salomé, sa jeune fille alors dans la fleur de l'âge, de danser pour le roi et ses convives: une danse torride que les romantiques ont imaginée dotée de sept voiles, retirés un à un avec grâce par la jeune danseuse sous les yeux concupiscents d'Hérode : vous imaginez son état au septième voile ...
(voir la Salomé de Gustave Moreau) ...
"Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. Et il lui fit ce serment : Tout ce que tu demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume"
- Vous pouvez lire sur le sujet un dossier instructif: http://www.forumopera.com/v1/opera-no11/salome/01.htmde
- Oscar Wilde a même imaginé que Salomé tombe amoureuse de Jean-Baptiste - amour non partagé! : Richard Strauss en tirera un opéra célèbre, Salomé, qui sera joué en 1905 à Dresde, et où Salomé se livre à cette danse lascive des Sept Voiles dont le roi Hérode ne sort pas indemne ...
Après la décapitation du prophète, Salomé, désespérée, baisera les lèvres mortes de celui qui s'est refusé à elle ...
Aussitôt dit, aussitôt fait ...
Un beau gaillard barbaresque, ce bourreau à la main sûre ! A peine l'ordre donné, il a dégainé et fait sa besogne sans état d'âme. Son accoutrement tranche avec le raffinement des toilettes féminines de Salomé et d'Hérodiade, un bandeau enserrant sa tignasse sauvage il dépose fièrement la tête tranchée de Jean-Baptiste dans le plat que lui tend Salomé. Elle détourne les yeux, effrayée, dégoûtée, malheureuse ? Sa mère lui presse l'épaule pour l'encourager ou l'obliger à regarder, et de son autre main elle tient un flambeau dégouttant comme la tête du supplicié et à la flamme sanglante, éclairant la scène dont elle ne veut pas perdre une miette : bon, c'est bien lui, elle déguste sa vengeance !
Le corps nu et supplicié de Jean-Baptiste git à genoux, les bras liés dans le dos. Une exécution banale dont l'actualité hélas abonde en somme dirions-nous aujourd'hui, dans une prison anonyme, mais dont la cruauté est ici soulignée par la présence des deux femmes élégantes.
Cette scène de Décollation représentée dans les bas-fonds d'une prison se trouve au registre inférieur de cette toile en compagnie des Âmes du Purgatoire, purgeant leurs fautes en attendant la rémission grâce à l'intercession des saints du registre supérieur:
au centre, l'Annonciation avec Marie et l'ange Gabriel et la colombe de l'Esprit Saint à l'œuvre; à la droite du groupe, Sainte Lucie tenant la palme de son martyre et la coupe contenant ses yeux; à gauche, Saint Pierre , la main sur le cœur et brandissant les clefs du paradis ... La contenance modeste et humble de Marie et de Lucie rachète l'élégance tapageuse de Salomé et d'Hérodiade.
D'après G. Moracchini Mazel, "Ces deux derniers saints devaient être honorés au Moyen-Age dans ce même secteur " ( région de Moïta), et cette peinture populaire du milieu XVIII°s. évoque ces cultes locaux encore vivaces à cette époque.
Cette peinture visible à Moïta est l'œuvre du peintre Giacomo Grandi .
Cet excellent artiste nous est bien connu par les travaux de l'ami Michel-Edouard Nigaglioni:
Giacomo GRANDI, peintre originaire de Milan, a choisi de vivre en Corse où l'on suit sa riche production picturale de 1742 à 1772. Après avoir vécu en Balagne, dans le village de Monticellu où il s'était marié, il se remarie, en 1758, après le décès de sa première épouse, avec une jeune fille de Quercitellu, village qui surplombe la Porta, en Castagniccia. Il y vit de nombreuses années avant de s'éteindre (1772 ) à Borgu où il est enterré.
Notons que Giacomo Grandi a également illustré à Petricaghju la Nativité du petit Jean-Baptiste, fils de Zacharie et d'Elisabeth et cousin de Jésus ...
"Par un privilège exceptionnel, l'Eglise célèbre à la fois le jour de sa naissance et le jour de sa mort: sa Nativité est célébrée le 24 juin, sa Décollation le 29 août. Or, deux autres Nativités seulement sont inscrites au calendrier celle du Sauveur et celle de la Sainte Vierge.
Il y avait même autrefois une troisième fête de saint Jean: la fête de la Conception de saint Jean-Baptiste. Célébrée en Orient, elle a été remplacée dans le calendrier romain par la fête de la Visitation qui commémore implicitement la sanctification de saint Jean dans le sein de sa mère.
(...)
Plus populaire encore, la Passio ou Decollatio, célébrée en août, remplace les fêtes païennes que le Christianisme, conscient des forces de la tradition, a su dériver à son profit. Les feux allumés sur les hauteurs au solstice d'été, après le coucher du soleil, sont devenus les feux de la Saint Jean.
(Louis Réau: L'iconographie de l'art chrétien, p. 434)
"En Corse, plus d'une cinquantaine d'édifices ont porté, à l'époque paléochrétienne et au Moyen-Age, le vocable de S.Giovanni Battista, - chiffre auquel il faudrait ajouter le patronage des petits baptistères accolés aux églises piévanes. (...) C'est dire à quel point ce culte appartiendrait à la prmière période du Christianisme officiel dans l'île, comportant l'organisation des cérémonies baptismales dans chaque pieve - sous l'autorité des premiers évêques et des premiers piévans." (G. Moracchini-Mazel, Corsica Sacra, p. 46)
fresque de Sermanu, San Giovanni Battista
On peut rencontrer d'autres peintures sur le thème de la Décollation de St Jean-Baptiste, comme ici, à Altiani, peinte par Francescu Carli : le bourreau s'apprête à faire son œuvre sous le regard attentif de Salomé et d'Hérodiade ...
... sans doute inspiré par la peinture anonyme du XVII° s. de l'église St
Jean-Baptiste de Bastia ...
Bastia, Eglise Saint Jean Baptiste: merci à l'historien de l'art Michel Edouard Nigaglioni qui m'a communiqué ce cliché et l'article suivant:
"Anonyme
(école romaine du XVIIe siècle, copie d’après Gerrit Van Hornthorst)
La décollation de saint Jean-Baptiste
XVIIe siècle
Huile sur toile (420 cm x 274 cm), châssis rectangulaire vertical
Eglise paroissiale Saint-Jean-Baptiste
ICONOGRAPHIE
- Saint Jean-Baptiste est représenté agenouillé, en prière, devant un bourreau brandissant une hache (à droite). Au-dessus du saint, un ange apporte une couronne de feuillage. A gauche de la composition, sont figurées Salomé tenant un plateau sous le bras, et Hérodiade brandissant une torche.
- Cette œuvre est la copie d’un grand retable, peint en 1618 par Gerrit Van Hornthorst (dit : « Gherardo delle notti ») pour l’église Santa Maria della Scala à Rome, à la demande du cardinal Scipione Borghese.
HISTORIQUE
- Le peintre hollandais Van Hornthorst (né à Utrecht en 1590, mort dans cette même ville en 1656) séjourna à Rome une dizaine d’années, entre 1610 et 1620, où il travailla pour l’aristocratie et les princes de l’église. Il acquit alors une réputation internationale. Surnommé Gherardo delle notti parce qu’il aimait peindre principalement des sujets nocturnes.
- Ce tableau, qui représente le martyre du saint titulaire de l’édifice, fut vraisemblablement commandé pour orner originellement le maître-autel de l’église primitive (érigée en église paroissiale en 1618 par Paul V). Après la reconstruction de l’église (1636-1665) la toile ne prit pas place dans le nouveau chœur et fut installée dans une chapelle latérale. Le plus ancien plan connu de l’église, daté de 1693, mentionne que la chapelle porte le vocable de « La decollazione ».
- L’œuvre est classée Monument Historique au titre d’objet mobilier (30 - 07 - 1970)."
(Michel Edouard Nigaglioni)
Michel Edouard Nigaglioni estime que nous avons à Altiani, avec la toile de la Décollation, la preuve que Francescu Carli a visité les églises de Bastia : il est vrai qu'il semble bien s'être inspiré de la toile de Bastia, mais en mettant sa touche personnelle dans la réalisation de cette scène ...
"Francescu CARLI est né dans l'Etat de Lucques, vers 1735. Il s'installe très jeune en Corse, à San Lorenzo (en Castagniccia) où ilé pouse une jeune fille du village. Carli est mort à San Lorenzo, le 17 août 1821, à l'âge de 86 ans.
(...) Francescu Carli est l'un des peintres les plus productifs de l'école corse, on lui doit plusieurs centaines d'oeuvres (tableaux d'autel, bannières de procession, chemins de croix) (...)
Michel Edouard Nigaglioni , dans CORSE ( page 43) ouvrage collectif publié par Christine Bonneton.
D'autres œuvres en Corse sur le même sujet ...
... et à La Porta, cette grande toile de l'autel majeur ...
(cliché M.E. Nigaglioni)
...à Cervione, la Décollation (en compagnie de St Roch) peinte par Domenico Desanti ...
(cliché M.E. Nigaglioni)
... et à Poggio Mezzana, la Décollation peinte par Joseph Giordani ...
...ou à Bonifacio,
la châsse de procession de la Décollation de St Jean-Baptiste ...
... ou à Costa, avec le décor peint par Francescu Giavarini dans la petite église San Salvadore ...
... ou à Castifau, cette peinture qui condense en une seule toile les épisodes successifs de la fin de vie de St Jean-Baptiste: emprisonné (au milieu et à gauche), décapité (au centre et en bas) et le chef déposé dans le plat de Salomé, et (en haut, à gauche) la jeune fille qui apporte la récompense cruelle de sa danse au couple festoyant d'Hérode et d'Hérodiade ...
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28/12/2014
La Sainte Famille, la Trinité terrestre et la Sainte Trinité
Aujourd'hui les chrétiens fêtent la Sainte Famille,
de la Trinité terrestre à la Sainte Trinité
avec l'Evangile selon St Luc (2, 22-40):
Aregno, 4° Mystère du Rosaire la Présentation au Temple
"Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi: " Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur." Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur: un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était en lui. Il avait reçu de l'Esprit Saint l'annonce qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l'action de l'Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l'Enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l' enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant:
Giovanni Bellini [Web Gallery of Art]
http://youtu.be/EUHXq8iLaCM
"Nunc dimittis servum tuum,Domine, secundum verbum tuum in pace :
Quia viderunt oculi mei salutare tuum.Quod parasti ante faciem omnium
populorum :Lumen ad revelationem gentium,et gloriam plebis tuæ Israe "
"Maintenant, ô Maître souverain,tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël."
( Evangile selon St Luc 2, 22-40 )
Rembrandt: le vieillard Syméon et l'Enfant Jésus, National Museum de Stockholm (1669) [Web Gallery of Art]:
" Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère: " Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction - et toi, ton âme sera traversée d'un glaive -: ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d'un grand nombre."
(ibidem)
Belgodère, la Vierge des Sept Douleurs
Rembrandt, la Présentation au Temple (vers 1628) Hambourg, Kunsthalle
[Web Gallery of Art]
" Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était très avancée en âge; après sept ans de mariage; demeurée veuve, elle était arrivée à l'âge de 84 ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem."
(ibidem)
Bastia, église paroissiale Saint Jean-Baptiste: la Présentation au Temple, ou la Purification de la Vierge.
Merci à Michel-Edouard Nigaglioni pour cette photo, et son commentaire, que l'on trouvera p.81 dans l'Inventaire du Patrimoine -la peinture- de la Ville de Bastia. Copie de Guido Reni, réalisée par une certaine Justine de Janvry, et offerte par l'Empereur Napoléon III en 1858.
détail d'une toile en mauvais état, provenant de l'un des nombreux couvents franciscains de Corse, représentant l'Enfant Jésus tendant ses bras vers la vieille prophétesse Anne. Au-dessus d'elle, l'on aperçoit le visage effacé du vieilliard Syméon ...
"Lorsqu'ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui."
(ibidem)
Giovanni Bellini : la Madone sur un trône adorant son Fils endormi sur ses genoux (1475, Gallerie Accademia de Venise).
" Quant à Marie, elle retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur" (St Luc 2-19 )
Cette belle peinture de Bellini est bien troublante: le visage concentré, comme résigné, la Vierge contemple et adore son fils abandonné, nu et fragile (comme mort!) sur ses genoux, préfiguration de la rigidité du Christ dans les représentations de la Vierge pleurant son fils gisant,
comme ici, dans cette Déploration peinte par Francesco Carli pour le sepolcru de Ficaghja,
ou ici, à Speloncato, où la Vierge reçoit en plein cœur le glaive de la douleur selon l'annonce du vieillard Syméon ...
Puis l'enfance du Christ suivra son cours , après l'épisode douloureux du massacre des saints Innocents et de la fuite en Egypte, sous la protection de saint Joseph
Val d'Orezza, la fuite en Egypte
Autun ... même thème ...
... dans un univers bien protégé et structuré où chacun trouve sa place et donne l'exemple. Une iconographie qui illustre une nouvelle dévotion largement diffusée par la Contre-Réforme et où saint Joseph est enfin mis à l'honneur dans l'intimité de la vie familiale :
comme dans ce repas du soir gravé par Jacques Callot en 1628 |Web Gallery of art]: certes, l'auréole de st Joseph reste maigrichonne (hiérarchie oblige!), mais que de tendresse dans son geste, aidant son jeune fils adoptif à boire, la serviette au cou, au calice : "Cher enfant, bois ce calice en attendant celui qui t'es réservé et que la mort seule fera tomber de tes mains", nous sous-titre le distique en latin ("Eia age care puer, calicem bibe, te manet alter qui tensis manibus non nisi morte cadet") ...
ou comme dans cette belle scène dite du "Benedicite" de Charles Le brun (au Louvre) qui préfigure la dernière Cène - au sol, les outils de Joseph ...
"Dans ce pauvre intérieur, il n'y avait rien qui n'eût un caractère surnaturel; le repas était un sacrement qu'accompagnait une prière " ( Emile Mâle: L'art religieux après le concile de Trente, p.311 )
comme ici dans un petit village de Castagniccia, cette toile de Giacomo Grandi, en piteux état, mais bien charmante : papa travaille du rabot, maman de l'aiguille et l'enfant Jésus balaie bien gentiment les copeaux:
laissant la place au jeu:
comme ici ( dans le Rustinu) en compagnie de son cousin Jean-Baptiste, tandis que ... maman coud et papa menuise ... Bref un univers paisible où St Joseph joue pleinement son rôle d'époux et de père nourricier, généreux, protecteur : Joseph, un artisan fiable et un modèle incomparable de l'harmonie familiale.
Georges de La Tour, 1645, Musée du Louvre [web Gallery of Art]: "aide-moi, tiens-moi la chandelle et regarde comme on s'y prend! " -
Comme dit cette chanson de Noël qu'ont chantée les enfants autour de la crèche de Noël:
"Mais à l'âge de quinze ans, il sera grand,
Il apprendra le métier de la fabrique,
Il apprendra le métier du charpentier"
... travaillant parfois jusqu'à l'épuisement ...
Palasca, détail de l'Annonciation de Pietro Rossi
Enfin, la Sainte Famille se montre toute aussi exemplaire au moment de la mort: là encore c'est le bon saint Joseph qui montre la voie:
Giacomo Grandi à Altiani: un thème rencontré de très nombreuses églises, celui de "la bonne mort", la mort apaisée de saint Joseph , dans son lit (un luxe !) entouré de l'amour de sa famille, sa femme Marie et son fils Jésus qui le bénit
Ailleurs la représentation de la Sainte Famille s'accompagne d'une toute autre dimension symbolique:
comme ici, en Balagne, peinte par Giovanni Battista Moro (vers1706), cette représentation (hélas bien dégradée) d'une double Trinité, l'une terrestre, à l'horizontale avec Marie et Joseph entourant l'enfant Jésus, et la céleste, à la verticale avec Dieu le Père et la colombe de l'Esprit saint au-dessus du Fils.
(l'enfant Jésus, détail)
Bartolomé Esteban Murillo: Les deux Trinités (entre 1675 et 1682) - National Gallery. de Londres. [Web Gallery of Art]
"Marie, Jésus et Joseph, c'est une Trinité sur terre, qui représente en quelque façon la Sainte Trinité" ( Saint François de Salles, XIX° Entretien spirituel).
17:47 Publié dans Belgodère, Sainte Famille | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vieillard syméon, prophétesse anne, trinité terrestre et sainte trinité, jacques callot | Facebook |
13/10/2014
La Montagne des Orgues, jeudi 16 Octobre, dans le Ghjunsani
Jeudi 16 Octobre,
une journée de la Montagne des Orgues
dans la région de la Haute-Balagne et du Ghjunsani
Rendez-vous à 9h à Belgodère sur la place de l'église Saint Thomas.
Belgodère: le Martyre de St Jean, toile de l'école du peintre gênois Giuseppe Badarocco (1605 - 1657) nouvellement restaurée par l'atelier de Boi Renato
et présentée lors des Journées du Patrimoine 2014: ici l'érudit Louis Belgodère devant l'auditoire attentif, de ce dimanche 21 septembre dernier ...
Belgodère, panneau peint par Giovanni Battista Aicardo et Lisandro Castellini, une donation pieuse de la fin du XVI° siècle: la Vierge et l'Enfant en compagnie de St Thomas et de St Pierre avec les donateurs, avec, en prédelle, la représentation de la Cène.
le petit orgue Lazari, 1761, construit à l'origine pour le couvent des Servites de Belgodère.
Cette découverte de Belgodère sera suivie de Speloncato (collégiale Sta Maria Assunta et orgue Crudeli-1810 ), Pioggiola (église Sta Maria Assunta), Olmi Cappella (église St Nicolas, petit orgue anonyme début XIX° s.), Vallica (église de la Nativité de la Vierge).
Prévoir son pique-nique
Réservations au 06 17 94 70 72
11:04 Publié dans actualité des parcours de la Montagne des orgues, Belgodère, découverte du patrimoine en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgodère, speloncato; pioggiola, olmi-cappella, vallica | Facebook |