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01/09/2007

Intervenir sur le patrimoine des églises et des chapelles de Corse

Quelques réflexions pour intervenir sur le patrimoine mobilier et immobilier des églises et des chapelles

Entretenir plutôt qu’intervenir : gérer les ensembles patrimoniaux, c’est reconnaître et évaluer les risques. Questions de bon sens.

Principales causes de dégradations :

                                                                                                           -          L’absence de surveillance :0a960d60e7cf4b2ff1d668143b47e230.jpg

  les anciens « habitaient » leurs églises en continu, visitaient en passant à pied leurs chapelles... L’évolution des mentalités et des conditions de vie a changé le quotidien des gens et de leur patrimoine. Ce qui était essentiel et intime ne l’est plus. Le regard s’est porté ailleurs, le sens des lieux s’est perdu. Personne ne s’aperçoit plus d’une infiltration dans le toit de lauzes d’une chapelle perdue dans la campagne… La ruine, née de l'incurie, de la méconnaissance, ou tout simplement de l'oubli, grignotte l'espace autrefois consacré, désormais ouvert à tous les vents, aux bêtes errantes...

-         L’homme: 

L’enfer est pavé de bonnes intentions ! Dans le souci de « faire propre », de « redonner un coup de neuf », que de repeints à base de matériaux agressifs ont à jamais fait disparaître les décors anciens ! Que de murs étouffés sous le ciment, subissant alors remontées capillaires, moisissures, salpêtre…

-         L’humidité et les facteurs de dégradation non constants:

Les variations   thermiques et les modes de chauffage : les anciens montraient plus de résistance au froid. Gens et  murs épousaient ensemble les saisons .Aujourd’hui de nombreuses solutions pour pallier à l’inconfort de quelques heures d'office en hiver  peuvent générer de fortes condensations et de grands dégâts. Il ne sert à rien de restaurer une peinture si c’est pour la replacer sur un mur désespérément humide : elle se dégradera à nouveau en quelques mois.

Un éclairage anarchique, les insectes, les micro-organismes, les rongeurs, les usages, etc… Le danger protéiforme guette et les nuisibles raffolent des églises silencieuses et désertes , cela se vérifie particulièrement dans les orgues muets.

-     Les sinistres :           

... Le feu et l’eau qui éteint le feu…

-          Les actes de malveillance, pillage, vandalisme…

Que faire ?

Intervenir, c’est savoir et étudier : demander conseil aux différentes autorités compétentes, essayer de comparer les solutions proposées pour demeurer dans l’esprit de la Charte de Venise qui impose la loi de réversibilité des interventions, enfin, faire appel à des professionnels qualifiés.

Être attentif aux causes et agir rapidement : déboucher une évacuation d’eau, remplacer une tuile ou une vitre, ce que l’on ferait chez soi. Savoir évaluer les conséquences d’un chauffage inadéquat, intermittent, mal placé. Eviter les nettoyages agressifs.

Apporter des solutions ponctuelles : pour la gestion de la lumière, l’éradication des insectes et autres organismes prédateurs.

Evaluer les risques : courts-circuits, installations électriques provisoires, bougies…

Gérer les clés : le vol, ça existe, même « chez nous » ! Veiller à la sécurité des bâtiments, au positionnement des objets…

En conclusion, dans le domaine de la conservation, la science et la technique nous ont donné un savoir que nous devons utiliser et transmettre : par exemple, la connaissance et l’étude des variations d’humidité dans des espaces clos permet d’éviter la prolifération de micro-organismes (comme la mérule) qui, à terme, causeront la destruction des charpentes fussent-elles en châtaignier.

Un vaste chantier éducatif doit se mettre en place en milieu scolaire pour sensibiliser les adultes de demain. C’est une urgence absolue si on ne veut pas voir disparaître dans les décennies prochaines un patrimoine d’une si grande richesse humaine. La reconnaissance contre l'oubli, la dégradation ou le pillage...

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Comme en médecine préventive, il faut apprendre à veiller à la bonne santé générale de l’édifice pour donner à la conservation et à la restauration leur raison d’être dans la durée.

En un mot : veiller sur son patrimoine comme sur son enfant, avec amour.

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