24/07/2017
Monticello concert à la Confrérie San Carlu: Pietà Barocca
MONTICELLU
Association San Carlu
A la Confrérie San Carlu
Jeudi 27 juillet
21 h
Stabat Mater
VIVALDI
Jean-Michel FUMAS, contre-ténor
Elisabeth JOYE, épinette et virginal
Emmanuel MANDRIN, orgue
Entrée : 15 euros
Enfants : gratuit
Pietà Barocca
Un voyage de Paris à Venise à l’époque baroque
Ce programme propose de mettre en miroir deux grandes formes de compositions sacrées du XVIIIe siècle ; une Leçon de Ténèbres de François Couperin et le Stabat Mater d’Antonio Vivaldi.
Couperin composa ses Leçons de Ténèbres entre 1713 et 1717 et c’est très certainement à l’abbaye de Longchamp que les Parisiens les découvrirent. Les Leçons de Ténèbres sont créées pour l’office des matines (destiné à sanctifier le temps de la nuit) des jeudi, vendredi et samedi saints qui comportent trois lectures (ou leçons) des Lamentations de Jérémie. Les Leçons de Couperin appartiennent à une tradition typiquement française : Guillaume Bouzignac, Michel Lambert et Marc-Antoine Charpentier furent ses prédécesseurs directs, mais les pages que nous laisse Couperin semblent dominer le répertoire religieux de son temps par la force émotionnelle du discours musical, une musique absolue, intemporelle, qui relègue les considérations stylistiques d’une époque au second plan.
Stabat Mater (traduction du latin : la Mère se tenait debout) est un poème de la liturgie catholique romaine, qui apparaît sous forme de séquence, composé au XIIIe siècle et attribué au moine franciscain italien Jocopone da Todi. Le texte décrit les douleurs de la Mère au pied de la Croix. C’est à Venise, en 1712, qu’Antonio Vivaldi mit en musique ce poème. Il a réussi à y retranscrire la gravité du texte ainsi qu’une atmosphère de recueillement, et on perçoit dès les premières notes du Stabat Mater dolorosa un sentiment d’affliction incitant l’auditeur au recueillement et à la méditation. Nous découvrirons ce soir une version originale avec une adaptation pour deux instruments à clavier (épinette et virginal).
Pietà Barocca
François Couperin
Seconde Leçon du Premier Jour
Cinquième prélude
Extrait de l’Art de toucher le clavecin
François Roberday
Fugues et caprices, à quatre parties mises en partition pour l’orgue
Paris, 1660
Fugue 2me. & Caprice sur le mesme sujet
Fugue 5me.
Heinrich Schütz
Kleiner geistlichen Concerten, Dresde, 1639
« O Jesu Nomen dulce » SWV 308
François Roberday
Fugue 12me.
Fugue 3me. & Caprice sur le mesme sujet
Domenico Scarlatti
Sonate K 69
Antonio Vivaldi
Stabat Mater RV 621
Les interprètes
Jean-Michel FUMAS
Diplômé du CNSM de Lyon, Jean-Michel Fumas a débuté en pratiquant la polyphonie de la Renaissance et de l’âge baroque avec les principaux ensembles de musique ancienne. On l’entend a présent dans les œuvres majeures du répertoire sous la direction de chefs tels que Jean-Claude Malgoire, Michel Corboz… Il se produit sur les grandes scènes lyriques (Théâtre des Champs-Élysées, Opéra des Margraves de Bayreuth, Opéra de Pékin, Tokyo International Forum…), ainsi que dans les grands festivals en France et à l’étranger. Sur scène, il a chanté le rôle-titre d’Orphée et Eurydice de Gluck, de nombreux rôles haëndeliens dans Serse, Orlando, Rinaldo, etc. Il a récemment chanté le rôle de Ruggiero dans l’opéra Orlando Furioso de Vivaldi avec l’Atelier Lyrique de Tourcoing dirigé par Jean-Claude Malgoire. La saison prochaine sera dédiée au concert. Nous l’entendrons dans le Stabat Mater de Pergolèse avec l’ensemble Stradivaria de Daniel Cuiller, La Passion selon Saint-Jean de Bach avec Consonance, Messe en Sol de Bach avec l’ensemble Les Ombres…
Elisabeth JOYE
Après avoir étudié auprès de Bob van Asperen, Jos van Immerseel et enfin de Gustav Leonhardt dont l'enseignement l'a profondément marquée, Elisabeth Joyé a donné des concerts dans toute l'Europe et en Amerique, invitée par les plus grands festivals de musique ancienne. Elle a joué et enregistré avec divers ensembles comme Les Musiciens du Louvre (Marc Minkowski), Le Concert Français (Pierre Hantaï), La Simphonie du Marais (Hugo Reyne), Le Concert Spirituel (Hervé Niquet), Opera Fuoco (David Stern), La Petite Bande (Sigiswald Kuijken)...
Aujourd'hui, elle occupe son temps entre les récitals, l'enseignement et la musique de chambre. Après avoir enregistré les Petits Préludes et Fugues et les Inventions et Sinfonies de Jean Sébastien Bach. Son dernier enregistrement est consacré à Johann Caspar Ferdinand Fischer.
Emmanuel MANDRIN
Premier Prix de virtuosité dans la classe de Marie-Claire Alain, il se produit avec des ensembles vocaux (Musicatreize, Ensemble Vocal M. Piquemal, Accentus, Les Eléments...) ou instrumentaux, dont l’Orchestre Philharmonique, l’Orchestre de Paris. Il joue régulièrement avec des ensembles de musique ancienne ou baroque (Les musiciens du Louvre, Sagittarius, Akadêmia, Matheus, La Rêveuse...) et a remporté, avec La Fenice, le Premier Prix du concours international de Bruges.
Il participe à plusieurs émissions de télévision et de radio, et a enregistré chez STIL (Schütz), ADDA (Charpentier), ACCORD (Rossini), ADES (Schütz), et ERATO (Haendel, Stradella, du Caurroy, Moulinié, Palestrina), ARCHIV (Haendel), ZIG-ZAG (Monteverdi, Schütz, Landi, Bach), MIRARE (Buxtehude, Brossard), HORTUS (Levens, Schütz).
Il se passionne plus particulièrement pour le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles auprès de Michel Chapuis et Jean Saint-Arroman, puis fonde et dirige l’ensemble Les Demoiselles de Saint-Cyr, avec lequel il enregistre pour KOCH/SCHWANN (Du Mont), SONY (Couperin), VIRGIN (Clérambault, Charpentier) et ASTRÉE (Charpentier, Nivers). Son dernier CD consacré aux Ténèbres de Couperin (AMBRONAY) est, comme les précédents, salué unanimement par la critique (ffff Télérama, Diapason d’or, Le Monde,...).
Il collabore, pour Nina Companeez, à la musique du film L’Allée du Roi, et a été invité par la Maîtrise de Radio-France à diriger la musique d’Esther de Racine (La Ferté-Milon et Paris). Il a enseigné la basse-continue au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et encadre de nombreuses master class dont la formation Voix célestes à Royaumont.
Textes et traductions
Seconde Leçon de Ténèbres de François Couperin
VAU. Et egressus est a filia Sion omnis decor ejus: facti sunt
principes ejus velut arietes non invenientes pascua; et abierunt
absque fortitudine ante faciem subsequentis.
ZAIN. Recordata est Jerusalem dierum afflictionis suae, et
praevaricationis omnium desiderabilium suorum, quae habuerat a
diebus antiquis, cum caderet populus ejus in manu hostili, et non
esset auxiliator: viderunt eam hostes, et deriserunt sabbata ejus.
HETH. Peccatum peccavit Jerusalem, propterea instabilis facta
est: omnes qui glorificabant eam, spreverunt illam, quia viderunt
ignominiam ejus: ipsa autem gemens conversa est retrorsum.
TETH. Sordes ejus in pedibus ejus, nec recordata est finis sui:
deposita est vehementer, non habens consola
torem: vide Domine afflictionem meam, quoniam erectus est inimicus.
Jerusalem, Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum.
VAU. La fille de Sion a perdu toute sa beauté : ses princes ont été
dispersés comme des béliers qui ne trouvent point de pâturage : ils
se sont enfuis, sans courage et sans force, devant l’ennemi qui les
poursuivait.
ZAIN. Jérusalem s’est souvenue des jours de son affliction et de sa
désobéissance, et de tout ce qu’elle avait eu autrefois de plus précieux
et de plus désirable, lorsqu’elle a vu son peuple tomber entre les mains
de son ennemi, sans avoir de secours de personne : ses ennemis l’ont
regardée avec mépris, et ils se sont moqués de ses fêtes.
HETH. Jérusalem a commis de grands crimes ; c’est pourquoi elle est
errante et sans demeure assurée. Tous ceux qui l’élevaient autrefois
l’ont méprisée, parce qu’ils ont vu son ignominie : et elle, en
gémissant, a tourné la tête en arrière.
TETH. Ses souillures ont paru sur ses pieds, et elle ne s’est point
souvenue de sa fin : elle est tombée dans un extrême abattement,
sans avoir personne qui la console. Voyez mon affliction, Seigneur, et
l’insolence de mon ennemi.
Jérusalem, Jérusalem, convertissez-vous au Seigneur votre Dieu !
Stabat Mater d’Antonio Vivaldi
Juxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.
Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.
O quam tristis et afflicta
fuit illa benedicta
Mater Unigeniti.
Quae moerebat et dolebat,
Pia Mater cum videbat
Nati poenas incliti.
Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio?
Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
dolentem cum Filio?
Pro peccatis suae gentis
vidit Iesum in tormentis
et flagellis subditum.
Vidit suum dulcem natum
moriendo desolatum,
dum emisit spiritum.
Eia Mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.
Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.
Debout, la Mère des douleurs,
Près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive le transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.
Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?
Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.
Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.
Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.
Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.
10:41 Publié dans Concert | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monticello, vivaldi, couperin | Facebook |