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26/06/2009

Murato, San Michele (suite 6): le carré, le cercle et la croix

Autour du carré, du cercle et de la croix:

 

Murato modillon carré blog.jpg
Toujours la façade Sud.
La figure du carré et du cercle...
Ce modillon par sa simplicité et son évidence avait attiré mon attention. Le genre de petit dessin mécanique que vous auriez pu gribouiller sur un bout de papier pendant une conversation téléphonique.  Oui, schéma surgi de nulle part, spontané, archétypique... Une sorte de Mandala...
 Ici, un carré traversé par ses diagonales; à l'intersection, une coupe portant en son centre une sorte de nombril; à l'extrémité des diagonales, des "clous".
La forme de la coupe centrale a immédiatement réveillé chez moi la vision de ces coupes d'offrande tenues par les personnages sculptés sur les innombrables urnes cinéraires du Musée Etrusque Guarnacci, dans notre chère Volterra...
sarcophage du Magistrat Cerveteri.jpg
Comme ici, sur ce Sarcophage du Magistrat, Cerveteri, V° S av.J;C., Musée Grégorien Etrusque: le mort tient dans sa main droite, posé sur son nombril, cette coupe rituelle d'offrande.( tiré de : "La terre des Etrusques", ed. Scala)
 
Au centre, l'Omphalos, le nombril du monde, le centre spirituel de la communication entre le monde souterrain des morts, la terre des vivants et le monde céleste. Axe immobile du monde. Dans les tombes étrusques, supportant la coupole, le pilier central semble assurer cet office.
Hypogée pilier Volterra.jpg
comme ici, dans cet hypogée dans la campagne immédiate de Volterra,
tombe étrusque Volterra.jpg
ou ici, dans cette reconstitution de la tombe Inghirami (II ° siècle av. J.C.) de Volterra, Musée Archéologique de Florence.(idem "La Terre des Etrusques", éd. Scala)
Dans le même ordre d'idées, le Bethel de Jacob, " la maison de Dieu", pierre sur laquelle Jacob avait dormi et songé:
"Il prit une des pierres du lieu, la mit sous sa tête et dormit en ce lieu. Il eut un songe: voilà qu'une échelle était plantée en terre et que son sommet atteignait le ciel et des anges de Dieu y montaient et descendaient. Voilà que Yahvé se tenait devant lui (...) (...) Jacob s'éveilla de son sommeil et dit: "En vérité Yahvé est en ce lieu et je ne le savais pas!" Il eut peur et dit:
"Que ce lieu est redoutable! Ce n'est rien moins qu'une maison de Dieu et la porte du ciel" Levé de bon matin, il prit la pierre qui lui avait servi de chevet, il la dressa comme une stèle et répandit de l'huile sur son sommet. "(La Genèse)
Le Béthel de Jacob, les pierres dressées ou menhirs, la pierre sacrée et noire de la Kaaba à la Mecque, le temple d'Angkor, le moindre cloître et son puits central, tout comme chaque sanctuaire signent le centre du monde, le lieu de la communication entre le ciel et la terre.
Sur cette figure de Murato, le cercle est à l'intérieur du carré. Sa forme parfaite, enclose, centrée, indique l'homme intérieur qui peut, du centre, découvrir de façon continue le monde créé exprimé par le carré.
"Homo est clausura mirabilium Dei" : "Ainsi, l'homme est la clôture des merveilles de Dieu" ( Hildegarde de Bingen)
 Cette figure du carré est ici doublement stabilisée: par la perfection de sa forme, par l'immobilisation des clous fichés aux quatre angles droits, et par son centre commun au cercle: du reste, par ce centre,  ce carré forme en réalité une figure à cinq points qui m'évoque encore autre chose:
castirla 005 ensemble blog.jpg
Sur cette fresque de San Michele de Castirla (proche de Cortè), on peut distinguer, trônant au milieu de la voûte en cul de four de la chapelle, le Christ Pantocrator entouré du Tétramorphe.
La figure centrale du Christ et autour, les symboles des quatre évangélistes (l'homme, le lion, le taureau et l'aigle) fixant aux quatre coins de l'univers créé les messages du Livre. Cette fois-ci, cette espèce de carré se trouve contenu dans la figure céleste du cercle (la voûte)... la quadrature du cercle... En tous cas, jamais l'un sans l'autre!
Sur cette fresque, comme dans d'autres chapelles en Corse, derrière la tête du Christ l'on aperçoit les murs de la JERUSALEM CELESTE, telle qu'elle apparait dans l'Apocalypse de St Jean:
"L'ange me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, brillante de la gloire de Dieu... Elle a une haute et grande muraille, avec douze portes; à ces portes sont douze anges, et des noms inscrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël. Il y a trois portes à l'Orient, trois portes au Nord, trois portes au midi et trois portes à l'Occident. La muraille de la ville a douze pierres fondamentales sur lesquelles sont douze noms, ceus des douze apôtres de l'Agneau. Et celui qui me parlait tenait un roseau gradué, en or, pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville est quadrangulaire; sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec son roseau, soit douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en sont égales"
Beatus Jerusalem céleste blog.jpg
Dans l'une  des enluminures espagnoles des Apocalypses de Beatus( X°s) qui illustrent l'Apocalypse de St Jean, le centre de cette Jérusalem céleste est habité par l'Agneau portant sa croix, manifestant l'Homme nouveau.(Encyclopédie Wikimedia)
Une fois de plus la simplicité évidente de la perception du nombre quatre nous vient de notre statut particulier de bipèdes orientés: devant, derrière, en haut, en bas, à droite, à gauche ... Perception des quatre points cardinaux à partir du centre que nous sommes à l'intersection des axes nord/sud et est/ ouest. Tout concourt à faire de ce nombre Quatre l'expression de la perfection de la Création. En y ajoutant le centre où se croisent les diagonales ... ou les bras de la croix.
 
La Croix:
l'Homme carré Hildegarde.jpg
Représentation de "L'homme carré", d'après les dimensions données par Sainte Hildegarde de Bingen (dans: "Initiation à la symbolique romane" de Marie-Madeleine DAVY, ed. Flammarion, Champs histoire)
La grande mystique, "théologienne cosmique" (selon l'expression de Régine Pernoud), médecin et musicienne de l'âme Hildegarde de Bingen (XIIème s.) nous propose ici une vision "étalonnée" de l'homme-microcosme, inscrit dans une croix faite de l'intersection de deux bras composés chacun de cinq carrés...
Entrelacs croix front est blog.jpg
Croix entrelacs, au-dessus de l'abside
"L'homme, selon Hildegarde, est donc régi par le chiffre 5. Les raisons du choix sont claires. L'homme possède 5 parties égales dans sa longueur et 5 parties égales dans sa largeur, 5 sens, 5 extémités (tête, jambes,bras). "(...)
" Si un homme est étendu, les bras et les jambes allongés, un compas placé au centre du nombril peut en tracer la circonférence " (idem: Initiation à la symbolique romane).
fronton abside blog.jpg
Retour à Murato: ici, au centre du fronton Est, au-dessus de l'abside, la croix reçoit la lumière du soleil levant et la fait passer à l'intérieur de l'église.
Faire le vide. 
Ici, il ne reste plus du carré que le vide des quatre bras de la croix faisant passage entre l'extérieur et l'intérieur, le visible et l'invisible, l'humanité et la divinité.
Ici s'achève la rêverie de ce dimanche autour du carré, du cercle et de la croix.
(à suivre...)

Murato, San Michele (suite 4): à propos des sirènes

Sirènes ...
Murato sirène blog.jpg
 
"Il faut observer qu'après des siècles de culture basée sur l'écriture, sur le livre, nous revenons à l'image et nous devenons capables de concevoir la portée réelle de ces signes. En effet, que font la publicité, le cinéma, la télévision, sinon utiliser un langage d'images dont la force convaincante est évidente? (...) La psychanalyse, Jung en particulier, a révélé la portée incalculable de cette sorte de mémoire accumulée dans notre inconscient, les archétypes qui sont le produit d'une culture universelle.
(...) Que des millénaires plus tard, les Romans aient retrouvé un langage comparable à celui des hommes préhistoriques, une préécriture s'inscrivant dans l'édifice sacré, fait qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde à cette date, est la preuve de la réalité d'une structure. En fait, si l'on possédait des séries complètes de toutes les images qui ont précédé l'art roman, on pourrait voir que, contrairement à l'opinion d'Emile Mâle, à aucun moment la tradition symbolique propre à l'Occident ne s'est perdue et que, loin d'être un renouvellement, le symbolisme roman est un aboutissement."
(Liminaire du "Lexique des Symboles" d'Olivier Beigbeder, collection ZODIAQUE, introductions à la nuit des temps)
 
 
Nous voici en présence de "la sirène" ou plutôt du "triton" bifide, si du moins l'on accepte l'idée que les mains maintiennent des queues de poisson et non des pieds. Ce modillon fait suite (comme par hasard) dans notre lecture ambulatoire, au motif du livre maintenu ouvert par les mains emmanchées sur un même bras (note précédente). Nous rencontrons ce thème ailleurs: la Trinità d'Aregno, San Quilicu de Cambia...
Si ce personnage appartient au monde des sirènes:  image ambiguë, personnage amphibie, doté d'une double nature aquatique et terrestre, doté ici d'un visage souriant, "croisant" ici sa double appartenance avec une espèce de plénitude joyeuse.
L'évocation du mot sirène nous conduit tout d'abord à un autre type ambiguë : les cruelles sirènes de l'Odyssée, ces créatures ensorceleuses, dotées d'ailes et de griffes qui fascinent les malheureux navigateurs qui n'auraient pris le soin, tel Ulysse, de se faire attacher solidement au mat de leur navire pour pouvoir entendre la bouleversante beauté de leur chant: ce chant  annihile la raison du voyageur et entraîne irrémédiablement une plongée dans les profondeurs océannes de l'inconscient dont on ne revient jamais. Ou du moins dont on ne revient pas sinon totalement transformé ... Fou ou enrichi? Naufrage ou rédemption?
Notons que dans la tradition des vieux Mésopotamiens, la terre ferme reposait en quelque sorte sur un soubassement liquide: Apsû, ou Engur , signifiant cette "énorme réserve d'eau douce sur laquelle devait bien flotter le sol, puisqu'on la rencontrait partout pour peu qu'on le creusât, et qu'elle s'en échappait  par les sources et les cours d'eau." (Dictionnaire des Mythologies et des religions des sociétés traditionnelles et du monde antique, sous la direction d'Yves Bonnefoy, 1981 chez FLAMMARION)
Dans les mythes mésopotamiens, se détache - aux côtés du dieu Enki (sumérien)/ Ea ( accadien) -  la figure civilisatrice de l'ummânu, ou de l'apkallu (terme sumérien): "Super techniciens, sages incomparables, génies fameux, ils ont été considérés comme les héros civilisateurs, ceux qui ont enseigné aux hommes, encore frustres, tout ce qui constitue "la vie civilisée" (...) : "l'écriture, les sciences et les techniques".(idem)
Et la sirène ou le triton, dans tout cela, me direz-vous?
J'y viens: parmi ces apkallu, le premier d'entre eux est Uanna: Oannès , le "Sage", celui qui apporte la connaissance des arts, des lettres, de la science, de l'astronomie, de la religion... A quoi ressemble-t-il? D'après Berose le Babylonien, prêtre-astronome- historien (3°siècle av.J.C.), Oannès est un "initié", envoyé par EA, le grand dieu de la mer et de la sagesse de la ville-Etat d' Eridu, sous le règne du premier Roi antédiluvien (entre 4500 et 4000 ans av. J.C.):
Oannès a l'apparence du poisson, mais il possède une tête d'homme sous celle de poisson, et des pieds également par-dessous semblables à ceux d'un homme joints à la queue de poisson, et sa voix et son langage aussi sont articulés et humains ; de jour il séjourne auprès des hommes qu'il enseigne,  la nuit il retourne dans les profondeurs de la mer.
 
Une fois de plus le mythe croise la science. L'homme-poisson continue de hanter notre imaginaire et ce modillon sculpté peut en témoigner, à l'heure où l'on découvre que la survie de l'humanité dépend de la vie des océans...
 
Qu'elle soit de plumes ou d'écailles, la sirène (ou le triton) de par sa double nature mêle deux mondes: le connaissable et l'inconnaissable, le monde d'ici-bas, et le monde de l'au-delà. Voilà de quoi en terroriser plus d'un. Tout à la fois physique et spirituelle, c'est, de par son ambiguïté une créature inquiétante pour de nombreux penseurs de l'Eglise: alors la sirène ou le triton représentent une idée particulièrement dangereuse de la luxure, transformant, dans cette acceptation, l'homme pécheur en animal. La bestialité et sa représentation la plus "dynamique" (l'énergie vitale du sexe ), seraient alors clairement désignés sur ces modillons de Murato et de Cambia (ci-dessous). C'est l'acceptation la plus commune. Le geste des mains emprisonnant les jambes/queues traduiraient alors l'immobilisation de la démarche spirituelle par la luxure (jambes ouvertes) et ses acolytes, gloutonnerie, ivrognerie, consommation immodérée des biens de ce monde...
 
A vous de choisir l'interprétation qui vous convient le mieux: éveil à la spiritualité et  travail de transformation visant à l'unité de soi, ou emprisonnement dans une animalité supposée pécheresse. Dans ce geste de contrôle, qui contrôle qui?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cambia triton blog.jpg
"l'homme-poisson" de l'église San Quilicu de Cambia
La figure du triton bifide (ou de la sirène) appartient au discours " classique" des sculpteurs romans: on la rencontre sur de nombreux chapiteaux(Chaspuzac, Saint Rémy de Haute-Loire, Brioude, Paray-le Monial, Colombiers etc...), avec des connotations tantôt maléfiques tantôt bénéfiques...
Enfin: pour certains, la présence de sirènes bifides sur les murs des églises romanes indiqueraient des croisements souterrains de cours d'eau. Il serait sans doute intéressant, dans cette perspective, de venir à Murato avec des sourciers pour vérifier la présence de l'eau sous ce sanctuaire.
C'est une idée que j'accueille d'autant plus volontiers que tous ces lieux sacrés semblent avoir été été choisis avec une sensibilité, une connaissance dont nous avons aujourd'hui perdu l'instinct: les églises anciennes agissaient comme des "piles" d'énergie , mettant en communication le monde terrestre des vivants avec celui, souterrain, des trépassés et avec le monde céleste de Dieu, des saints et des anges. Par l'intermédiaire, en particulier de l'autel consacré et de ses saintes reliques: l'autel devenant alors le centre symbolique du cosmos, l'axe du monde - en tous cas l'endroit le plus "chargé" de l'église, " la porte du ciel", une puissante invite à l'ascension spirituelle. Encore une fois, ces lieux étaient souvent déjà investis par les précurseurs du christianisme, et l'on y ressent comme une permanence du sacré inscrit dans le sol.
 
(à suivre)
 

Murato, San Michele (suite 3)

San Michele, toujours le mur sud.
 
bras volumen et sirène.blog pg.jpg
 
A nouveau, redisons que cette approche des images animant - au sens fort - l'église San Michele de Murato ne peut être que subjective, même si elle est passablement nourrie par l'abondante recherche sur le symbolisme de l'art roman. Ces images agissent sur moi comme peuvent le faire des parfums subtils et complexes dans la nature, éveillant émotions enfouies, nostalgie de paradis oubliés... 
Sous le toit, un frise végétale élégante, alternant là aussi chloritite et calcaire: des lys, semble-t-il. Ce motif de décor, s'il s'agit bien de lys, entre autres déjà largement exploité par l'Egypte ou Mycènes nous rappelle l'héritage antique de cet art roman. Cela dit, le lys lui aussi apporte sa part de sens dans cet univers profondément chrétien: dans les mains de l'Archange messager Gabriel lors de l'Annonciation à la Vierge Marie, il est à la fois la fleur immaculée annonçant la pureté de Marie et sceptre royal de la volonté divine. C’est un « marqueur » de l’essence divine qui conduit à l’immortalité.
Par ailleurs, sa forme trilobée répétée inlassablement sur cette frise semble marteler aussi un autre message, celui du dogme de la Trinité…
 
Sur cette image, deux modillons à la retombée des arcs racontent autre chose. A gauche, un bras terminé par deux mains déroule fermement un parchemin:  lecture des Ecritures ou proclamation d'une sentence?
Il est temps ici d'évoquer à nouveau la vocation de San Michele:
"Princeps militiae angelorum" ( l'archistratège des milices célestes),
"Custos Ecclesiae romanae" (défenseur de l'Eglise romaine),
Psychopompe et peseur d'âmes ... pour ne parler que des "affaires courantes", si je puis dire.
 
Au Moyen Age, choisir le vocable de l'Archange  Michel pour une église c'est se mettre sous la protection du parangon de la chevalerie, de la fidélité (par opposition à l'Ange déchu, Lucifer), parfaitement armé pour lutter contre toutes les déviances du Malin. Mais c'est aussi désirer sa bienveillance au Jour du Jugement dernier: San Michele a récupéré les fonctions (nécessaires...) de passeur et de peseur des âmes mortes  tenues autrefois par le dieu égyptien Anubis, par l'Hermès psychopompe, par Mercure... Il n'est pas rare que les chapelles dédiées à St Michel remplacent un temple dédié à Mercure. Louis Réau cite, dans son iconographie de l'Art chrétien, une colline de Vendée s'appelant " Saint- Michel- Mont-Mercure... A Murato l'archéologie nous apporterait peut-être un éclairage de ce genre...
 
Quoi qu'il en soit, plusieurs éléments du décor sculpté parlent en faveur de l'idée d'un lieu de jugement: rappelons ces deux statuettes campées sur la façade ouest, à la porte d'entrée de ce sanctuaire, accueillant et avertissant les fidèles sur leur passage symbolique de l'extérieur vers l'intérieur. L'église San Michele est certainement en rapport avec l'exercice de la Justice, et de nombreuses images en témoignent,
comme cette main coupée (des voleurs) ..)
main coupée blog copie.jpg
 
 
ou ce qui semble être des ciseaux (pour couper la langue des diffamateurs),
Murato à identifier 1 blog.jpg
renforçant l'idée que nous sommes devant le lieu du tribunal de la piévanie. Tribunal humain et divin.
En attendant, le village de Murato fête son San Mieli chaque 8 mai, célébrant l'apparition le 8 mai 492 du grand Archange à l'évêque de Siponte sur le Monte Gargano, en Apulie:
" Garganus décoche contre un taureau échappé une flèche qui fait volte-face et lui revient dans l'oeil. L'évêque  de Siponte extrait la flèche et, suivant les instructions de l'Archange, il lui consacre le mont." (L.Réau, idem)
Dans le diocèse du Nebbio, dans la Piève de Nonza, l'on retrouvera une autre dédicace à San Michele à Ogliastro (x°s.)
 
(à suivre)