21/11/2007
orgues: VOLETS D'ORGUES PEINTS EN EUROPE
« Les volets d’orgues peints en Europe »
En 2001 paraissait à Rotterdam cet important ouvrage de 720 pages édité par la fondation STICHTING ORGANA HISTORICA, sous l’impulsion passionnée de Monsieur Marinus Berghout Block.
Je pense que l’on doit toujours pouvoir se le procurer en écrivant à :
Stichting Organa Historica
Biellandstraat 71a
NL – 3037 LB ROTTERDAM
Tel : (0031) 010 – 467 82 59
Fax : (0031) 010 – 467 78 44
Postbank 55 77 00
BTW NL 8047.21. 191. B. O1
K.v.K. Rotterdam 41134236
Ce magnifique livre a été publié en allemand et concerne donc les orgues d’Europe comportant des volets peints en Belgique, DanemarK, Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Corse, Suisse, Italie, Pays-Bas, Autriche, Slovaquie, Slovénie …
Les textes ont été rédigés, pour la plupart, par des musicologues de l’orgue et les photos réalisées par d’excellents photographes : Marinus Berghhout Block était très exigeant.
Je vous en parle car nous avons reçu une lettre plutôt triste de notre ami M. Berghout Block qui annonce la cessation, faute de moyens et de subventions, en décembre 2007 de cette fondation qu’il portait à bout de bras depuis 14 ans. C’est dommage à plus d’un titre, car étaient en gestation d’autres projets ambitieux servant l’orgue (et les fous de l’orgue dans tous ses états)
Il m’avait été demandé, à l’époque, par l’entremise de nos amis de St Jean-de-Luz , Françoise Clastrier et Jesus Martin Moro ( qui travaillaient, l'une sur la France, l'autre sur l'Espagne), de rédiger la modeste partie ( ... au regard de l'immense moisson des orgues d'Italie, par exemple) concernant la Corse: j’avais bien volontiers accepté ce travail et confié le soin des photos à l’ami Tomas Heuer… Il se trouve donc un petit chapitre sur les volets d’orgues peints de la Corse, patrimoine surprenant de fraicheur montagnarde dans la cour des peintures raffinées du reste de l’Europe…
On ne peut que souhaiter une traduction en français de ce beau livre...
Elizabeth
09:30 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/11/2007
brève du Purgatoire: Castirla
La chapelle San Michele di Castirla
Au coeur du petit cimetière, sous le village.
"Sauvée une première fois de la ruine en 1963 (couverture en tôles, charpente effondrée...) la toiture de la chapelle a été refaite en 1983 (...)"
(Joseph Orsolini, dans l'Art de la fresque en Corse de 1450 à 1520, édité par le Parc Naturel Régional de la Corse)
Depuis, les choses se sont à nouveau dégradées, faute de surveillance: la toiture de "teghje" a bougé, laissant l'eau s'infiltrer à l'intérieur. La mérule s'est installée dans la charpente, détruisant le bois et entraînant une dégradation telle que le toit peut s'effondrer à tout moment sous le poids des pierres. Les fresques, d'une verve toute populaire, que les intempéries passées avaient décollées ont été restaurées en 1964 par les M.H. Malheureusement elles sont à nouveau gravement menacées par l'humidité qui sévit à l'intérieur. La C.T.C. doit engager un programme de restauration des chapelles à fresque de la Corse: à Castirla, l'urgence est grande... Arrivera-t-on à temps?
Voici l'état actuel de la charpente: on voit le jour à travers les poutres et les taches blanchâtres signent l'avancée de la mérule. A ces endroits, le bois devient aussi peu solide qu'une éponge et peut lâcher à tout moment.
Dessous, dans la petite abside en cul de four... les fresques...(fin XVème)
La taille modeste de la chapelle et de son abside nous immerge dans l'intimité de ces peintures,
si fragiles, un peu maladroites et irrésistiblement humaines...
On reconnait à droite Saint Barthélémy, écorché vif...
Là encore, les couleurs sont déjà très altérées et le reste (Annonciation, la Vierge en Majesté, Saint Michel Archange) souffre des dégradations accumulées au cours du temps.
A suivre... Dernière visite: le 29 octobre 2007. Voir les photos de l'album "fresques"
19:05 Publié dans patrimoine des chapelles à fresques en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
09/11/2007
cimetière
Cimetières je vous aime
Cimetières de l’ici et de l’au-delà
de naguère et d’aujourd’hui
propices à la langue des oiseaux
à la langue des fleurs pensées de verre
pacotille d’amour plus forte que l’absence
à la langue incertaine des coeurs
pour dire le toujours
le jamais je ne t’oublierai
des grains de perles démaillés du souvenir
des couronnes
des crucifix affaissés en fin de ferraille rouillée
sur concession perpétuelle oubliée
moi qui ne suis pas d’ici
moi qui suis loin des miens
ne puis les visiter
chaque jour de l’année
ni pour la Toussaint
dans leurs cimetières bien rangés
au calme sous les ifs
des allées sablées
paisibles
de la Sarthe de la Lorraine
et de bien d’autres encore
voir généalogie au hasard de la vie
ma quête des noms d’ici
m’est légère
tendresse adoptive
vaste famille de cœur
où je reconnais aussi la mienne
dans la musique des autres
mon père
avec Lisandrina Ceccu Nunziu Antoine
Catherine Jacques
sous les cyprès
et de mon grand-père
la litanie fraternelle
taillée dans la jeunesse
ôtée d'un seul coup
arrachée des labours
des troupeaux
brebis chèvres ou vaches
pendant la Grande Guerre
génération des hommes sacrifiés
mêmes femmes fortes
fêlure
pierre gravée sous l’herbe légère
où s’effacent le nom
le temps
le goût de l’âcre et du suave
enclos de murs comme jardin d’amour
serment d’éternité à l’échelle humaine
en somme bien peu de chose
de plastique de granit
de ciment ou de marbre
le cimetière vit sa vie à l’entour des vivants
reçoit
mille poèmes aux chers disparus
pathétiques : « mon cœur saigne chaque jour »
nostalgiques : « à Dédé ses copains de chasse inconsolables »
pragmatiques : « je vous avais bien dit que j’étais malade ! »
avec parfois ces visages figés sous l’émail
ces angelots pensifs sous cloche
perçoit les autres
ceux qui bougent à l’extérieur des murs
se déplacent entre les tombes
font à la fin d’octobre la propreté des pierres
à grand renfort de brosse de parlotte active
enchantent dans la symphonie robuste des chrysanthèmes
la mémoire des défunts
immobiles
et allument au premier novembre les lumignons
des Morts
où qu’il soit
à cela rien d’étrange
il débusque à l’improviste nos pelotes d’humanité
enfouies
sous le faire le dire la dérive indolente
le solennel désir
sous la panoplie tapageuse des uns
l’indigence muette des autres
résonance
je le préfère petit
intime et familier
bourdonnant d’abeilles entre les roses
d’un usage quotidien
pour la vieille femme debout
qui balaie d’un geste précis de la main
brindilles feuilles fourmis fleurs séchées
déposées par le vent la nuit dernière
sur la tombe de sa fille
aux miens, famille et amis, Elizabeth , 9 novembre 2007
15:10 Publié dans patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
01/11/2007
lundi 29 octobre, la Scala di Santa Regina
Colette s'y connait, Hélène fait confiance, moi j'immortalise...
mais déjà on ramasse une première victime: heureusement, le SAMU veille au bord du chemin!
Sur ce chemin dallé du début XIXème, je vois bêtes et gens dans leur transhumance, chargés, armés de leur nécessité, consolidant ici et là les pierres sur leur passage...
pierres sculptées, silhouettes torturées, gargouilles hurlantes sur le précipice
et le brouillard parfois chemine aussi et rampe, guette peut-être ses proies
j'imagine ( aujourd'hui il fait divinement beau)
la neige la tempête le hurlement des vents le frôlement des esprits
on entend au loin le grondement des eaux, au fond du ravin
mais il faut bien passer par là pour retrouver l'autre, au fond du défilé, et la vallée haute du Niolo.
Je me pose cette question: les enfants des familles de bergers, à partir du moment où l'école devient obligatoire, suivent-ils encore la transhumance? ou bien la famille est-elle désormais condamnée à la sédentarisation?
Les mules et la provision de bois de retour vers Corscia.
Plongée dans la forêt et, inattendu, le petit pont à l'arche si frêle...
Pour nous qui souffrons de sècheresse en Balagne
c'est la musique du paradis...
... les gradins de la Scala...
le chemin aujourd'hui silencieux au-dessus de la route...
MERCI à tous ceux qui l'ont autrefois façonné...
MERCI à ceux qui l'ont fait revivre...
15:00 Publié dans patrimoine naturel | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |