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29/10/2016

En rappel, l'article de Corsenetinfos sur le Festival d'automne de la ruralité

Je partage ici l'article de Corsenetinfos et les propos de Christian Andreani, le créateur du "Festival d'automne de la ruralité", autour des Chemins de Saint Martin:

http://www.corsenetinfos.corsica/Festival-d-automne-de-la...

 

 

Quant à moi, dans le cadre de ce festival, j'aurai le plaisir de  présenter l'orgue de Gaspard Domini à Barrettali, un bel exemple d'orgue de village, mercredi 2 novembre à partir de 14 h

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Gaspard Domini, la belle et modeste figure d'un excellent facteur d'orgue villageois, installé à Felicetu en Balagne, dans la deuxième moitié du XIX° siècle .

L'article de Corsenetinfos:

Festival d'automne de la ruralité : Une édition placée sous le signe du 1 700ème anniversaire de San Martinu

 

Rédigé par Nicole Mari le Mercredi 26 Octobre 2016 à 21:17 | Modifié le Jeudi 27 Octobre 2016 - 01:17

 

 

Rendez-vous incontournable de l'automne, u festivale d'autumnu di a ruralità, se tient du 27 octobre au 11 novembre, sur un territoire rural, chaque année, plus étendu. Pour sa 9éme édition, cet événement, axé sur la valorisation des patrimoines matériels et immatériels, propose sur 130 kilomètres, de l'extrême pointe du Cap Corse à l'Oriente, en passant par la Conca d'Oru, Bastia, le Golu et la Casinca, toute une série d'animations, de conférences, de visites guidées, d'itinéraires de découverte, de stages et concerts de musique du monde.... Une édition spéciale avec des innovations et des surprises sur fond de 1700ème anniversaire de la naissance de San Martinu et de l'ouverture officielle à Tours, le 4 juillet, jour de la Saint Martin d'été, de l'itinéraire culturel du Conseil de l'Europe, la Via Sancti Martini, dont le festival est, en Corse, la manifestation officielle et labellisée. Explications, pour Corse Net Infos, de Christian Andreani, président d'u Centru Culturale San Martinu Corsica.


Festival d'automne de la ruralité : Une édition placée sous le signe du 1 700ème anniversaire de San Martinu
- Pourquoi est-ce une édition spéciale ?
- C'est l'édition du 1700ème anniversaire de la naissance de Saint Martin de Tours, mais surtout de l'ouverture, le 4 juillet dernier à Tours, de l'itinéraire de la Via Sancti Martini qui traverse l'Europe sur 2800 kilomètres. A travers l'associu A Capella et U Centru culturale San Martinu Corsica, nous travaillons depuis 8 ans à la création de la partie corse de cet itinéraire. Ce festivale d'autumnu di a ruralità est la préfiguration des actions qui seront projetées dans l'expérimentation en Corse de « la bande verte et citoyenne » qui entoure l'itinéraire. Ces actions seront menées toute l'année sur l'ensemble des territoires de l'île, identifiés, après un travail d'expertise, comme porteurs de patrimoine martinien. Ce festival est original, c'est une sorte de laboratoire et l'une des manifestations les plus performantes produites, actuellement, sur l'Itinéraire culturel européen. L'idée est de valoriser et de redynamiser les territoires ruraux à travers la création d’A Via San Martinu.

- Quelles sont les nouveautés, cette année ?
- La première nouveauté, c'est, d'abord, la formidable dynamique qui se met en place autour du projet. Le festival couvre beaucoup plus de territoires avec une participation beaucoup plus importante des gens et des communes. Le projet d'itinéraire se structure de plus en plus avec l'extension de relais locaux et d'une offre qui provient des territoires eux-mêmes. Mon travail est de structurer ces offres sur tous les territoires. Ensuite, la durée du festival s'allonge : elle passe de dix à quinze jours, c'est dire son impact et son succès dans des territoires souvent oubliés en dehors des périodes estivales.

- Quels nouveaux lieux investissez-vous ?
- Nous intervenons, cette année, sur une quinzaine de communes en poursuivant notre percée vers le Sud. Nous sommes partis, il y a huit ans, de Patrimoniu pour progressivement rayonner dans la région de la Conca d'Oru, du Cap, du grand Bastia et du Golu. Cette année, nous investissons la Plaine Orientale, des villages de Piémont en Casinca et dans l'Oriente, tels que U Viscuvatu, Aleria, Canale di Verde et Linguizetta. De nombreuses communes possèdent en zone de Piémont des villages qui ont des correspondances en plaine. C'est le cas, par exemple, d’uViscuvatu, de Biguglia ou de Lucciana. La grande difficulté pour ces communes est de faire exister ces villages dans une interaction entre les territoires côtiers et les territoires de l'intérieur et de fixer la population dans la microrégion. Du côté du Cap Corse, nous ajoutons trois nouvelles communes : Meria, Barrettali et Morsiglia.

Christian Andreani, président d'u Centru Culturale San Martinu Corsica.
Christian Andreani, président d'u Centru Culturale San Martinu Corsica.
- Quelles activités nouvelles proposez-vous ?
- Les activités nouvelles sont les nouveaux lieux que nous faisons découvrir. Nous travaillons à valoriser l'existant. Depuis quelques années, nous commençons à appréhender l'ampleur du patrimoine martinien en Corse. Nous avons identifié sur le territoire, grâce à un travail d’étude, des œuvres d'art remarquables évoquant San Martinu, des peintures, des lieux, des bâtiments... Ne serait-ce qu’à Bastia qui possède un patrimoine martinien unique en Europe ! Les sites d’Aleria et de Lucciana sont liés à l’évocation de la Rome antique et aux premiers temps de la christianisation. De nombreux villages recèlent de trésors datant du baroque. Pendant toute la durée du festival, des guides conférenciers, des spécialistes tels que des historiens, des géographes, des géologues, des anthropologues et des ethnologues, viendront balayer les champs de la connaissance, définir tel édifice, le replacer dans le temps et dans l’espace, et le mettre en miroir avec la Ligurie et la Toscane avec qui nous partageons une histoire commune depuis l’Antiquité.

- Le festival sera présent à Bastia pour la 3ème année consécutive, mais, cette fois-ci, de manière plus particulière. Laquelle ?
- Nous intervenons, cette année, dans le contexte de l’exposition Corsica Genovese qui est exceptionnelle. Les liens entre Gênes, Bastia et San Martinu sont nombreux. Un exemple, l’hôpital de Gênes s’appelle San Martino. Simon Boccanegra, le premier doge de Gênes, a son palazzo dans l’hôpital San Martino, il envoie son frère Giovanni comme premier gouverneur de la Corse. Giovanni habite Biguglia, qui est la capitale de la Corse génoise, avant la création de la ville génoise à Bastia. Gênes, c’est aussi la Riviera ligure où a séjourné San Martinu au 4ème siècle. Savone a envoyé à Ajaccio la Madone de la Miséricorde. Partout, dans ce contexte, on trouve des traces de San Martinu. C’est pour cela que nous faisons de nombreuses actions, de Centuri jusqu’à Biguglia dont le lien avec Bastia est important et s’affirme de plus en plus.

- La journée de Centuri est assez inédite. Pouvez-vous expliquer ?
- La nouveauté, cette année, est une journée avec le Comité Régional des pêches pour aborder la thématique de la navigation entre les îlots ligures, toscans et corses. Centuri, qui est situé en face de la Ligurie, était une porte d’entrée vers la Corse. Parler de la mer, c’est parler d’une histoire commune entre la Ligurie et la Corse qui partagent des techniques de pêche et des manières culturellement très proches de consommer et de cuisiner les poissons. Avec le Comité des pêches, qui a mis en place le Pescaturismu, c’est-à-dire la valorisation de la pêche côtière, ce sera, aussi, l’occasion d’évoquer, dans le cadre du développement de la Via San Martinu, les problématiques de la mer et de la pêche aujourd’hui. On retombe toujours sur san Martinu qui a séjourné trois ou quatre ans à partir de l’an 357 sur l’île Gallinaria près d’Albenga, qui ne sont qu’à quelques miles nautiques de Centuri. Toutes ces constantes historiques prouvent que les territoires étaient liés entre eux depuis 1700 ans. Nous proposons de le découvrir avec, également, dans la même journée, le Conservatoire du littoral et une conférence de l’historien Antoine-Marie Graziani.

- Une journée est prévue, pour la première fois, à U Viscuvatu. Qu’y a-t-il d’intéressant ?
- U Viscuvatu est le cadre important d’un autre contexte du patrimoine martinien. Celui, comme à Canale di Verdi, des Seigneurs Cortinchi, dont l’énorme fief s’étendait de la région d’Aleria jusqu’à Bastia et même à Patrimoniu. Ces seigneurs féodaux très puissants, venus de Cortone en Toscane, dominent la Corse du Moyen âge, commandent des œuvres d’art et se font élire le jour di a San Martinu, le 11 novembre, parce que San Martinu est une figure emblématique du monde chrétien et le saint choisi par Charlemagne. U Viscuvatu a été créée par un Cortinchi, Opizzo Pernice, et l’endroit s’appelle u Belfiuritu parce qu’U Viscuvatu domine une plaine fertile, la Casinca. On revient toujours à cette notion de prospérité agraire. Ces territoires avaient une grande production agraire et on se servait de l’image de San Martinu pour les sacraliser et les protéger. C’est pour cela que l’église d’U Viscuvatu s’appelle, comme l’église de Patrimoniu, San Martinu. Elle recèle des trésors martiniens : des tableaux, des statues, une statuaire lombarde exceptionnelle sur un tabernacle en marbre, mais aussi un bâti exceptionnel… U Viscuvatu était en lien avec a Canonica.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à investir l’Oriente et la Pieve di Verde?
- C’est, également, une première, pour nous. Et l’occasion d’évoquer une grande région de la Corse, une région agraire dans le contexte d’Aleria, grande métropole des civilisations grecques, étrusques et romaines. Pour projeter l’itinéraire A Via San Martinu, tout un travail d’inventaire est à faire. Nous avons commencé des recherches à Aleria et Canale di Verde, nous avons trouvé des toponymes à partir desquels nous pourrons fouiller. Avec notre réseau d’informateurs et d’archéologues, nous essayons d’avoir une meilleure connaissance du territoire, comme nous l’avons fait à Bastia. Nous progressons pas à pas sur l’île en fonction du patrimoine martinien que nous découvrons ou qu’on nous signale et, bien sûr, de l’envie des communes d’adhérer à ce projet de développement. Nous avons, déjà, noué des contacts très fructueux dans l’Extrême-Sud, notamment dans la région de Porto-Vecchio. Ce sera pour une autre édition !

Propos recueillis par Nicole Mari.

Festival d'automne de la ruralité : Une édition placée sous le signe du 1 700ème anniversaire de San Martinu
Lien : http://www.festivaledautunnudiaruralita.com/

23/10/2016

Concert de musique sacrée à Olmi Cappella

Jeudi 27 0ctobre à 18 heures

OLMI CAPPELLA

Eglise Saint Nicolas

 Concert

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sur le petit orgue anonyme de 1808

Musique sacrée du répertoire baroque européen

… Frescobaldi, Cavazzoni, Brevi, Bassani, Hassler …

 

Annette Theis (chant)

Meinolf Brüser (orgue)

entrée libre

Ces deux jeunes musiciens de Berlin nous avaient régalés en 2013 à Speloncato... Cette année ils adoptent le petit orgue anonyme d'Olmi Cappella (1808) dont on a célébré cet été les 30 années de résurrection, grâce à l'excellent travail de Jean-François Muno ...

20/10/2016

festivale d'autunnu di a ruralità

Festivale d'autunnu di a ruralità

Le festival d'automne de la ruralité

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http://www.festivaledautunnudiaruralita.com/

 

14/10/2016

rectificatif: les horaires du colloque de Belgodère ...

 

Six millénaires en Balagne

Les bons horaires sont ici :

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Programme détaillé du 3° colloque du Laboratoire régional d'Archéologie: six millénaires en Balagne

3e colloque du Laboratoire régional d'archéologie

"Six millénaires en Balagne"

Belgodere (ancienne confrérie) - 14,15 et 16 octobre 2016

 

Vendredi 14 octobre

 

8h30 :

Accueil des participants

 

9h00 :

Allocution de Monsieur le Maire de Belgodere, Lionel Mortini

Allocution de Monsieur le conservateur régional de l'archéologie, Franck Leandri

Allocution de Madame la présidente du LRA, Elisabeth Pereira

 

            ACTUALITE DE LA RECHERCHE

 

Présidente de séance :

Elisabeth Pereira (Maître de conférences à l'IUT de Corse, UMR 6134)

 

9h40 : H. Paolini-Saez (Lra). L'occupation protohistorique d'I Casteddi de Tavera (Corse-du-Sud)

Initiée en 2014, suite à une étude de valorisation demandée par la communauté de communes de la haute-vallée de la Gravona, la fouille d'I Casteddi à Tavera a permis de redéfinir l'occupation primitive du site fortifié médiéval. En relation avec la statue-menhir positionnée initialement à une centaine de mètres vers le sud-ouest, une des terrasses méridionales a livré au moins deux sols d'occupation datés de l'âge du Bronze moyen (1400 cal BC) et du second âge du Fer (300 cal BC). Ces niveaux sont caractérisés par des témoins significatifs de constructions (calage de poteaux, trous de poteaux creusés dans le substrat, torchis), des aménagements domestiques (double sole d'argile) et un mobilier abondant (perles, objets métalliques, lithique taillé, hématite travaillée). La céramique locale, dont un vase silos écrasé en place, est associée à des productions d'importation du second âge du Fer et de l'Empire provenant de l'aire tyrrhénienne. Par ailleurs, la grande originalité de ces niveaux reposent sur la conservation de milliers de graines carbonisées de céréales, légumineuses, herbacées et fruitiers. Ces découvertes apportent une nouvelle approche chronologique et environnementale complétant les travaux entrepris en 1961 par Jean Liégeois et Roger Grosjean.

 

10h00 : K. Pêche-Quilichini (Inrap), L. Drieu (UMR CEPAM), L. Grevey (UMR ASM). Les fouilles de Cuciurpula (Serra di Scopamene, Corse-du-Sud) : la structure 23

La fouille de la maison elliptique n° 23 de l’habitat de Cuciurpula, malgré une relative pauvreté structurelle et matérielle, a permis de conforter l’hypothèse du développement du village vers le sud aux VIIe et VIe siècles av. J.-C., juste avant l’abandon du site. L’organisation spatiale de l’édifice n’a apporté que peu d’éléments nouveaux sur le fonctionnement des cellules domestiques de cette phase, même si des parallèles sont possibles avec les autres habitations contemporaines fouillées jusqu’ici (notamment les structures 1, 3 et 21 du même site). En revanche, l’étude architecturale a permis de renseigner certains aspects inédits (utilisation de dalles, aménagement d’une semelle de fondation, etc.). Les mobiliers, notamment les vaisselles et une armille en bronze, sont caractéristiques du milieu et de la fin du premier âge du Fer. Une datation radiocarbone a confirmé cette interprétation. On présentera ici les aspects architecturaux, stratigraphiques et matériels issus de l’analyse de ce contexte ainsi qu’une approche visant à déterminer les contenus des récipients céramiques.

 

10h20 : M. Lambert (Univ. de Durham),  K. Pêche-Quilichini (Inrap), H. Paolini-Saez (Lra), J.-L. Milanini, R. Skeates, C. Caple, F.-X. Le Bourdonnec, S. Dubernet, J.-A. Barrat. Les matériaux à base d'oxyde de fer en Corse-du-Sud, révélateurs d'un artisanat sous estimé

Dans les années soixante, Roger Grosjean faisait déjà état de blocs d'hématite polis avec des traces d'abrasion, qui selon lui semblaient se référer à une matière de laquelle on pouvait extraire un pigment rouge. La présence de godets arborant des résidus rouges et retrouvés proches de statues menhirs aujourd'hui soulève la question de l'utilisation par les communautés corses préhistoriques, de matières colorantes, entre autres pour peindre ces médiums en pierre. Mais que savons-nous réellement sur ces matières à base d'oxyde de fer ? Leurs propriétés physico-chimiques peuvent-elles nous renseigner davantage sur les choix technico-culturels des sociétés pré et protohistoriques corses ? Par le biais d'une investigation géochimique (ED-XRF, SEM-EDX, ICP-MS, PIXE) et minéralogique (XRD, Raman) de ces matières au sein des collections archéologiques de Cuciurpula, Cucuruzzu, I Casteddi di Tavera et Cozza Torta, nous souhaitons mettre en évidence certaines caractéristiques particulières nous permettant de mieux appréhender ces vestiges et évaluer la variabilité chrono-spatiale de leur approvisionnement et de leurs usages. Cette approche nous permettra de discuter des caractères physico-chimiques rendant ces matières plus propices à certaines fonctions et ainsi d'apporter des indices supplémentaires à la construction d'un plus large portrait des populations de la fin de la Préhistoire insulaire.

 

            10h40 : Questions

 

            10h55 : Pause

 

            SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Préhistoire

 

Président de séance :

Franck Leandri (Conservateur régional de l'archéologie, Drac de Corse)

 

11h10 : S. Massiani. Una storia ci hè. Dans les pas de Guidone Franceschi découvreur du lointain  passé

Une redécouverte des sites explorés à la fin du XIXe siècle dans le Giussani  par Guidone Franceschi, archéologue amateur originaire de Pioggiola.

 

11h30 : P. Tramoni (Inrap), A. Ferraz (UMR 5608), C. Gaillard (Inrap), S. Negroni (Inrap). L'habitat Néolithique final de Listrella a’E Stabielle à Monticello et la première métallurgie du cuivre en Corse

L’habitat Néolithique final de Listrella a’E Stabielle a fait l’objet de deux opérations archéologiques préventives distinctes en 2012 et en 2014. Les fouilles ont été réalisées par l’INRAP sous la direction de Pascal Tramoni, en amont de projets urbanistiques sur la commune de Monticello. Le site est installé sur une petite colline en retrait du littoral mais dominant le port actuel de l’Isula. Le sommet et les versant sont occupés sur près de quatre hectares. Pour Listrella, la superficie fouillée représente environ 900 m2 tandis qu’à E Stabielle, la fouille a concerné une emprise de 1300 m2. Jusqu’alors aucun habitat n’avait été fouillé sur une telle superficie et, pour la première fois, l’organisation d’un village de la fin du Néolithique commence à apparaître dans toute sa complexité. De véritables maisons, de plan quadrangulaire ou trapézoïdal, sur solins de pierres et à élévations en bois et terres, ont été retrouvées. Groupées par deux, trois, ou plus, elles semblent se répartir en petits groupes dans l’emprise consacrée au village. Des bâtiments plus importants sur poteaux porteurs latéraux ont également été reconnus. Un usage collectif semble être leur destination principale. Ces différents pôles sont reliés entre eux par des cheminements balisés, encadrés par des murets ou matérialisés par des surfaces empierrées. Les espaces extérieurs remplissent différentes fonctions. Ainsi, au sein de l’établissement de plein air, un espace particulier est dédié à la production du cuivre. On y retrouve toutes les étapes de la métallurgie depuis le traitement du minerai jusqu’à la production d’objets en métal, ainsi que l’outillage spécialisé et les architectures associées. La chronologie de cette métallurgie, relativement ancienne, s’inscrit dans la fin du IVe et le début du IIIe millénaire avant J.-C. Sur la base d’une diffusion des techniques et des savoirs en Méditerranée, ces documents permettent de discuter de la nature de ces transferts et de leurs origines, mais également du rôle de la métallurgie dans la constitution du Terrinien et de la place si particulière que cette culture occupe dans la préhistoire de la Corse.

 

11h50 : Questions

 

            REPAS

 

            SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Préhistoire

 

Président de séance :

Vincent Maliet (Conservateur du patrimoine, Collectivité territoriale de Corse)

 

14h : K. Pêche-Quilichini (Inrap) et J. Graziani (UMR Lisa). L’âge du Bronze de la Balagne 

La Balagne est la seule microrégion du nord de la Corse à avoir bénéficié d’un développement précoce des études archéologiques de son peuplement ancien. Plus d’un siècle après ces travaux pionniers, le travail de synthèse publié en 1988 par M.C. Weiss a souligné le tournant moderne et concerté pris par la recherche, sous l’impulsion de plusieurs chercheurs et étudiants de l’Università di Corsica. Si ces dynamiques ont surtout concerné le Néolithique, les phases protohistoriques ont également bénéficié d’investigations de terrain. Dans ce cadre, les fouilles pluri-annuelles du Monte Ortu/Lumio est une vitrine dont l’importante se mesure à l’échelle insulaire. D’autres travaux, d’ampleur plus modeste, ont concerné les sites de Capu Braccaghju/Lumio, Pratu/Pietralba, U Luru/Pietralba, Mutola/Ville-di-Paraso, etc. Aujourd’hui, la réalisation de nouveaux programmes de prospection, un nombre important de découvertes fortuites, l’inventaire des collections anciennes et une relecture critique des données publiées fournissent l’occasion de proposer un nouveau bilan sur le territoire balanin et les dynamiques qui le caractérisent à l’âge du Bronze. En s’appuyant sur le croisement de l’information, on tentera de mettre en avant les spécificités locales face aux autres microrégions insulaires.

 

14h20 : N. Ameziane-Federzoni (Archéo'île). L’utilisation du granite sur le site de la Fica (Monticello)

Dans la Corse hercynienne, le potentiel géologique qu’offre le granite a été exploité depuis la préhistoire récente. Ainsi, les hommes ont fendu, dégrossi, taillé le granite afin d’aménager leurs espaces de vie. Sur le site de la Fica, situé à proximité du parc de Saleccia (Monticellu), comme sur de nombreux sites de Corse, ce potentiel géologique a, là aussi, été exploité, transformé, afin d’être adapté aux besoins des communautés les plus ancestrales. Actuellement, les vestiges immobiliers issus de cette exploitation du granite sont encore visibles, ils sont les traces de volontés collectives d’organiser l’espace. Après avoir mené une première phase d’observation sur le site de Fica, des informations sur la gestion du granite dans l’organisation de l’espace ont été obtenues. Il apparaît que les éléments naturels ont structuré l’édification  de « murs », qui sont en partie constitués de blocs à peine dégrossis et de blocs taillés. Des techniques différentes ont été utilisées sur le site, ce qui peut être le résultat d’une évolution du savoir-faire, pourtant l’ensemble s’imbrique de façon cohérente. Le cadre chronologique précis d’occupation du site n’a pas été identifié, car aucun sondage n’a été réalisé. Cependant, d’après les vestiges mobiliers découverts : éclats de quartz, obsidienne, rhyolite, les premières occupations humaines semblent débuter dès le Néolithique. L’inventaire de ces structures, qui se répartissent sur 4 secteurs principaux, participe à la caractérisation de l’architecture vernaculaire de la Corse pré et protohistorique.

 

14h40 : J. Graziani (UMR Lisa), P. Tramoni (Inrap), A. Ferraz (UMR 5608), A. Gauthier. La statue-menhir de Vallarghe à Belgudè, une découverte singulière. Note préliminaire

La prospection inventaire menée en 2014 sur le territoire de Belgodere a permis la découverte d’une statue-menhir en remploi comme probable seuil de porte dans un bâtiment agricole de type pressoir à vin au lieu-dit Vallarghe. Lors de sa découverte, le monolithe se trouvait partiellement masqué par des effondrements provenant des parties supérieures des arases. Il semble avoir glissé vers l’extérieur depuis sa position initiale sans effet notable de bascule.

À la suite de l’identification de ce monolithe comme statue-menhir, il a été décidé de le déplacer pour le mettre en sécurité, avec l’accord du propriétaire et du maire de la commune, après avis favorable du Conservateur régional de l’Archéologie. Ce monument présente actuellement une forme en borne rectangulaire, relativement régulière, à section rectangulaire à angles arrondis, long de 174 cm, large de 52 cm et épais de 23 cm. À une extrémité deux épaulements légèrement dissymétriques marquent l’emplacement des épaules. Une surface d’arrachement subhorizontale se développe entre celles-ci. La partie supérieure du monolithe est manquante, brisée au-dessus de l’emplacement supposé des clavicules. Le cou et la tête sont donc absents. L’extrémité opposée présente un léger renflement qui forme un bulbe irrégulier. Il s’agit bien de la base du monolithe, le granite étant d’ailleurs nettement altéré. A l’inverse, le fut est très régulier, à bords parallèles, sans amincissement.

 

            15h00 : Questions

 

            15h15 : Pause

 

15h30 : K. Pêche-Quilichini (Inrap) et H. Paolini-Saez (Lra). L’âge du Fer en Balagne : données anciennes et résultats des prospections 2012-2013  (programme LEADER)

La prise en compte de l’information bibliographique disponible pour l’âge du Fer balanin laisse apparaître plusieurs lacunes dont la plus importante est un fort degré de décontextualisation d’objets publiés pour certains dès la fin du XIXe siècle. La Balagne a en effet « bénéficié » d’un engouement précoce, à l’échelle de l’île, pour les manifestations matérielles protohistoriques, entrainant la constitution de plusieurs collections vraisemblablement alimentées par des collectes réalisées dans des sépultures. Comme dans d’autres microrégions insulaires, cette période était jusqu’il y a peu essentiellement représentée par des contextes funéraires. On n’en veut pour preuve la sous-représentation du Ier millénaire av.n.e. dans la synthèse dirigée par M.C. Weiss publiée en 1988. Une relecture de sites anciennement découverts (Castiglione d’Urtaca, Cima à i Mori, Capu Mirabù, Castellacci, etc.) combinée à l’apport des prospections récentes menées sur les territoires de Novella, Olmi-Cappella, Palasca, Occhiatana, Calenzana et Calvi permet d’aborder d’un regard neuf cette problématique. On illustrera ici les principaux résultats de cette réflexion menée à une échelle microrégionale, qui mettent en évidence une mutation géo-structurelle de l’habitat vers le IIIe siècle av. J.-C. pour des raisons que l’on suppose économiques et politiques.

 

15h50 : J. Graziani (UMR Lisa) et M. Lechenault (UMR 5189 et 5140). La Balagne et le Cap Corse protohistoriques : éléments de convergence économique et culturelle

La communication propose une présentation comparée de mobiliers et de structures choisis, entre la Balagne et le Cap Corse, pour une période allant du Bronze final à la fin de l'âge du fer. Les découvertes et les travaux récents mettent en lumière des affinités entre les deux territoires, ces affinités s'exprimant au niveau économique (métallurgie, systèmes de mesure) et culturel (typologies, diffusions similaires). Quelles sont ces similitudes ? Quel sens leur donner ? Quelles sont leurs limites ?

 

            16h10 : Questions

 

            16h30 : Pause

 

16h50 : L. Vidal (Inrap), K. Pêche-Quilichini (Inrap), M. Seguin (Inrap) et O. Sivan (Inrap). Des aménagements d’époques antique et moderne à Erbaghjolu (Belgodère, Haute-Corse)

Un projet immobilier au lieu-dit Erbajolo (Erbaghjolu), une colline légèrement en retrait de la plage de Losari, a entrainé la réalisation d’un diagnostic sur une surface de 18000 m2. Les travaux ont permis de préciser la longue histoire de ce relief offrant un large panorama sur la Balagne orientale. Implanté près du plateau sommital, un site néolithique (moyen et/ou récent) semble avoir été démantelé à l’époque antique voire avant. Une occupation antique (reconnue anciennement et inventoriée dans la Carte Archéologique Nationale) datable des environs du Ier siècle de notre ère a été documentée sur l’ensemble de l’aire d’investigation, où elle se présente comme un épandage assez diffus, quoique plus concentré dans la zone située à l’est du sommet. C’est également dans ce secteur que l’extension d’une tranchée  a permis de caractériser un creusement dont le comblement inclut du mobilier céramique (fragments d’amphores et de tuiles), faunique et malacofaunique. Cette structure de forme allongée est interprétée comme une fosse d’implantation de vigne et témoigne de la présence d’une exploitation agricole d’époque romaine presque totalement démantelée par les labours récents, dont on a également pu observer des traces. L’emprise inclut également un four à briques/tuiles dans sa partie orientale. Cet édifice, de conservation remarquable pourrait se situer dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle. Associés à cette structure, une carrière d’argile et une fosse de décantation ont été aménagés ainsi qu'un second bâtiment.

 

            17h10 : Questions

 

            17h30 : SESSION POSTER

 

  1. Casanova (Drac de Corse). L'Antiquité en Balagne, état des lieux d'après la Carte archéologique nationale

La Balagne, vaste territoire du nord de l'île qui regroupe administrativement 30 communes, apparaît à la suite des investigations archéologiques des dernières années comme un territoire où l'occupation humaine à l'Antiquité s'avère relativement élevée. En effet, les données extraites de la carte archéologique nationale comptabilisent une centaine de sites et d'indices de sites pour la région. Cependant ces résultats s'ils apparaissent conséquents de prime abord sont probablement en deçà de la réalité de l'anthropisation à l'époque antique compte-tenu des zones encore non  prospectées. Néanmoins une rapide analyse de ces premiers éléments témoignent d'installations qui privilégient la proximité du littoral et plus particulièrement des abris susceptibles d'activités portuaires ainsi que les zones de plaine propices à une activité agricole aux rendements élevés.

 

  1. Ferreira (Inrap). L'église San Lurenzu à Lama

L’église dédiée à San Lurenzu et sa parcelle attenante située sur la commune de Lama avait été construite initialement, et peut-être dès les très hautes époques, dans la zone alluviale cultivable, en contrebas, assez proche de la rivière Ostriconi. Située dans le diocèse de Mariana, le village de Lama faisait partie, au plan ecclésiastique, de la pieve d’Ostriconi et San Lurenzu était donc l’église paroissiale de la communauté de Lama. La chapelle  San Lurenzu de Lama a des caractéristiques relevant de chapelles pré-romanes et du premier âge roman mais a des particularités pouvant relever du savoir-faire local mais aussi accréditer un état bien plus récent. Une nef aveugle à l’exception de la troisième travée pourvue d’une baie au sud et au nord. En y ajoutant une baie centrale dans le chœur, les deux ensembles s’opposaient avec une nef dans la pénombre et un chœur peut être pas baigné de lumière mais éclairé et parer de ces fresques. L’étude du bâti existant laisse à penser que nous avons un édifice homogène dans sa construction dès l’origine pourvu d’un chevet plat. Hors, en Corse mais également au delà des limites insulaires, ce type d’architecture est a rapproché d’édifices anciens (paléochrétiens/haut-moyen-âge). Les investigations du sous-sol ont permis de mettre en évidence les fondations du bâtiment mais également un ensemble de sépultures daté pour certaines de 1415 à 1450.

 

  1. Pereira (UMR 6134), P. Comiti (UMR 7298), K. Pêche-Quilichini (Inrap) et H. Paolini-Saez (Lra). Diversité du patrimoine géologique et du patrimoine bâti en Balagne

 

  1. Tristani (Service de l'Inventaire, CTC). Corse, l’île réinventée. Damaso Maestracci (présentation de l’ouvrage à paraître en juillet 2016 aux éditions Lieux-Dits)

Damaso Maestracci (1888-1976) peut être considéré comme l’artiste corse le plus productif et certainement le plus fantasque de sa génération. Selon la tradition orale, déjà enfant, il est attiré par l’art. Mais ce n’est qu’en 1921 qu’il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Marseille pour suivre un enseignement en dessin et en sculpture. Originaire d’Occhiatana, en Balagne, il se partage entre son village et Bargemon dans le Var, celui de de son épouse Apollonie. Des années 1920 à la fin de sa vie, il privilégie sa carrière de sculpteur. Porté par la dynamique et le flux des divers milieux intellectuels et politiques insulaires, il participe à la création d’une véritable thématique populaire de « types corses », réalisant bustes, statuettes, médaillons et têtes de pipe dont certains figuraient à l’Exposition internationale de 1923. Présent dans diverses manifestations à Paris, à Monte-Carlo, à Marseille ou à Bastia, il s’impose comme l’un des acteurs du renouveau de la statuaire corse. Religieuse ou civile, son œuvre se distingue autant dans les églises et les espaces publics que chez nombre de particuliers pour son réalisme teinté parfois de naïveté mais toujours empreint d’une farouche volonté de faire de l’art. Si l’on trouve dans de nombreuses églises corses des statues de saints ou des bas-reliefs signés de la main de cet artiste populaire et itinérant, les deux réalisations les plus étonnantes de son parcours restent sans conteste sa maison balanine et son tombeau, devenu Monument historique en 1989.

 

  1. Pereira (UMR 6134), H. Paolini-Saez (Lra) et P. Comiti (UMR 7298). Analyse préliminaire des vestiges osseux des sondages 1 et 2 du site d'I Casteddi de Tavera (Corse-du-Sud)

Le matériel osseux dont l'analyse archéozoologique est présentée ici, provient des sondages 1 ("terrasse sommitale" - 3m²) et 2 ("donjon" - 4 m²) qui ont été réalisés en 2014 sous la direction de Pierre Comiti et d'Hélène Paolini-Saez sur le site d’I Casteddi (commune de Tavera, Corse-du-Sud). Le remplissage du sondage 1 a livré 168 vestiges osseux et/ou dentaire d'animaux (dont 32,73 % de restes déterminés) et 859 vestiges (dont 50,29 % de restes déterminés) pour le sondage 2. Les deux assemblages fauniques datés du Moyen Âge (XIIIe siècle ; XIIe-XIVe siècle) se composent essentiellement de bovinae et d'ovicaprinae (quelques fragments de suinae et de cervidae ont été néanmoins récoltés). Les résultats préliminaires permettent d'attester de la présence de restes de repas (déchets culinaires et d'ordures domestiques) issus de la transformation (attestée par la présence d'une sélection anthropique de certaines parties anatomiques, de fractures intentionnelles sur os frais et des traces de découpe bouchère) et de la consommation d'animaux domestiques sur le site (présence de traces de chauffe). Le site d'I Casteddi vient ainsi enrichir le corpus des données relatives à l'alimentation carnée des occupations médiévales.

 

Exposition : Méthodologie de l'archéologie sous marine par Charles Pinelli (A CONFIRMER)

 

18h30 :

Apéritif offert par la municipalité de Belgodere

 

Samedi 15 octobre

 

            SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Moyen Âge

 

8h30 :

Accueil des participants

 

Président de séance :

Daniel Istria (Chargé de recherche, CNRS)

 

9h00 : P. Comiti (UMR 7298). Nouvelles données du Moyen Âge de la Balagne (programme LEADER)

Les différentes prospections et recherches documentaires réalisées durant le programme d’étude Leader portant sur l’occupation médiévale de la Balagne ont permis de répertorier et d’étudier plusieurs sites archéologiques, situés essentiellement sur les communes d’Olmi-Capella, Novella, Palasca, Occhiatana, Calvi et Calenzana. Ces travaux ont notamment permis de mieux connaitre le castellu de San Colombanu, par la réalisation de relevés et le recensement de sites archéologiques qui lui sont probablement liés. Ils ont d’autre part permis de découvrir de nouveaux sites ou d’offrir une lecture plus détaillée de ceux déjà connus. D’une manière plus générale, cette étude dresse un état descriptif de l’occupation de la « grande Balagne » au Moyen Âge, comprenant une présentation historique et patrimoniale des 36 communes.  

 

9h20 : A. Venturini (Ministère de la Culture et de la Communication). La piève d’Aregno : butte-témoin de la partition du diocèse de Corse (années 1090)

Si la Corse de la basse Antiquité avait compté au moins quatre diocèses (Ajaccio, Aléria, Mariana et Sagone), ceux-ci avaient été réunis par la Papauté, après 649 et avant 708, en un unique diocèse de Corse ou de l’île de Corse. Celui-ci allait perdurer jusqu’à la réforme opérée par Urbain II vraisemblablement en 1091-1092. Le diocèse unique, dont on tend aujourd’hui à placer le siège à Aléria plutôt qu’à Mariana sans exclure qu’il ait pu y avoir des hésitations entre l’un et l’autre, fut alors divisé en cinq diocèses. S’agit-il d’une restauration des diocèses antiques ? En apparence et en gros, sans doute. Dans le détail rien n’est moins sûr. Sans même parler du problème de l’évêché de Nebbio, la piève d’Aregno est là pour nous montrer que l’évêque d’Aléria, héritier de l’évêque de Corse, fit sans doute de la résistance et que cette résistance traversa quelques siècles jusqu’à la récupération de la piève de Lumio aux dépens de l’évêché de Sagone. La manière dont l’affaire fut jugée indique que, outre d’éventuelles traditions orales, il existait sans doute alors des traces écrites permettant d’aller contre les décisions prises à la fin du XIe siècle.

 

9h40 : D. Broc (UMR TELEMME). La Balagne sous le second gouvernement de Saint-Georges (c. 1483 - c. 1540)

Durant les soixante premières années du second gouvernement de l’Office de Saint-Georges, la Balagne dut affronter de redoutables épreuves. Ainsi, les incursions turco-barbaresques, presque incessantes à partir des années 1505-1510, eurent pour effet de perturber l’occupation humaine du littoral balanin. Ceci dit, je montrerai, à travers le cas de l’Ostriconi et de l’ouest des Agriates, que la mise en valeur des terres du littoral ou des basses vallées n’en demeurait pas moins importante. Précisément, la Balagne recélait un potentiel agricole considérable, spécialement au plan céréalier : entre 1531 et 1538, elle fournissait ainsi près de 33% du total des exportations corses de froment et d’orge vers Gênes. Ce chiffre démontre à lui seul le haut degré d’intégration économique du pays au dominio génois. De fait, les paysages agricoles balanins étaient en partie remodelés par la demande extérieure : la production oléicole progressait probablement, stimulée par des projets d’exportation, tel celui de Pietro da Novara qui, en 1523, proposait de bâtir à Algajola un magasin destiné à abriter pas moins de 2000 barils d’huile. La viticulture connaissait aussi un succès croissant : de 1484-1485 à 1504-1505, les exportations de vin à partir de Calvi passaient de moins de 1500 mezzaroli à près de 3500.  Enfin, si l’Office de Saint-Georges s’efforçait d’imposer dans l’île l’idée d’État, il n’en continuait pas moins à vouloir nouer avec les aristocraties « caporalices » des liens de fidélité personnelle. Or, ces caporali généraient au sein de la société insulaire des conflits et des violences, qui se sont aussi manifestés en Balagne. J’en donnerai quelques illustrations.

 

            10h : Questions

 

            10h15 : Pause

 

10h30 : J.-A. Cancellieri (UMR Lisa). Approche historique du Filosorma médiéval

A partir de données fragmentaires mais inédites provenant des Archives d’Etat de Gênes, l’intervention  ouvre quelques pistes d’enquête et de réflexion en termes de démographie, d’occupation de l’espace et d’inscription de cette microrégion dans le contexte politique de la Corse du bas Moyen Âge (XIVe-XVIe siècles).

 

10h50 : C. Faggianelli. Message iconographique des fresques de la trinité d’Aregno

Deux panneaux peints à fresques sur le mur nord de la Trinité d'Aregno transmettent deux messages différents. Le panneaux des 4-Docteurs-de-l'Eglise (daté de 1448) permet d'authentifier le donateur, un caporal de Balagne chargé de collecter les Indulgences. Le second panneau peint à fresques représente Saint-Michel terrassant le dragon et transmet le message franciscain du pardon et de la punition.

 

11h10 : L. Belgodere. Aspects de la presa au début de l’époque moderne

Vaste zone d’un seul tenant, où était pratiquée sur un rythme annuel ou pluriannuel l’alternance de la culture céréalière et du pâturage sur jachère, la presa est divisée en parcelles, unités individuelles d’exploitation les années d’emblavure, ouvertes indistinctement au bétail de tous les ayants-droit les années de jachère. Pour faire respecter la discipline collective et protéger les cultures contre les dégâts du bétail, une autorité édicte chaque année un règlement et nomme un gardien dont elle assure la rémunération et définit les pouvoirs. Dans les pievi de Tuani, Ostriconi et Giussani, cette autorité est soit l’assemblée de la communauté villageoise (type I), soit le titulaire d’un vestige de droits seigneuriaux (type II), soit une compagnie de laboureurs capcorsins obtenant une concession précaire dans les Agriate (type III). Dans les territoires exigus des villages riches et peuplés de la Balagne centrale, les parcelles de la presa sont pour l’essentiel des propriétés privées, dont les exploitants tentent de se soustraire aux contraintes du système. La tension perceptible entre l’esprit d’entreprise et l’économie sociale annonce la fin, encore lointaine, de la presa.

           

            11h30 : Questions

 

            REPAS

 

SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Epoques moderne et contemporaine

 

Présidente de séance :

Sophie Cueille (Conservateur régional de l’Inventaire de Corse, Collectivité territoriale de Corse)

 

14h00 : L. Castellani (UMR Lisa). La vie quotidienne en Balagne (fin de l’époque moderne - 19e siècle)

 

14h20 : J. Daria Geronimi. A valle di u canale

 

 

14h40 : J.-C. Ciavatti (Service de l'Inventaire, CTC). L’inventaire topographique de la Balagne : bilan de l’avancement des travaux

La mission de l’Inventaire générale de Corse réalise depuis plusieurs années l’Inventaire topographique des 36 communes du Pays de Balagne. Ces études de terrains sont basées sur une approche territoriale, prenant en compte aussi bien le patrimoine bâti que le mobilier religieux d’une aire d’étude. Le travail de terrain est complété par un dépouillement de la documentation d’archives, principalement conservées au sein des  Archives Départementales des deux départements.  Les communes inventoriées jusqu’à présent par l’équipe d’Inventaire ont permis de mettre en lumière un patrimoine riche et varié, d’une part en matière d’architecture, depuis les chapelles romanes jusqu’au Palazzi du 19e siècle, en passant par les aménagements liés aux différentes productions agricoles (céréales, huile d’olive, agrumes…). D’autre part, ces activités, anciennes et relativement intenses, ont contribué à l’enrichissement de la société balanine, les édifices religieux et le mobilier qui y est conservé en ont largement bénéficié.

 

            15h00 : Questions

 

            15h15 : Pause

 

15h30 : E. Pardon (Association Saladini de Speloncato). Une petite histoire des orgues historiques de Balagne, patrimoine rural exceptionnel de la dévotion populaire

La Corse est riche d’une centaine d’orgues historiques, un patrimoine italo-corse exceptionnel en Europe qui exprime à sa façon la dévotion non seulement des citadins mais aussi celle des villageois. Une histoire où se mêlent les voix des religieux dans leurs couvents, des notables dans leurs belles demeures, mais aussi celles des petites gens, bergers et cultivateurs. La majorité de ces instruments se trouve dans le nord de l’île, et la Balagne va là aussi témoigner de sa fécondité par la floraison généreuse de ces instruments, près d’un tiers du patrimoine organistique de l’île, qui prennent place dès le XVIe s. dans la cathédrale génoise de Calvi, mais surtout, aux XVIIIe et  XIXe siècles, dans les églises conventuelles, puis dans les églises paroissiales. Rares sont les villages de Balagne qui ne possèdent pas d’orgue. Les facteurs d’orgues viennent alors de « la Terre ferme » italienne (toscans, lombards, ligure) mais là encore la Balagne se distingue en donnant naissance, au XIXe s. au seul atelier de facture d’orgues de Corse avec la famille des Saladini, innovant en particulier avec la création de ces magnifiques tribunes en proue de navire que l’on peut admirer dans la région. Ces orgues balanins reflètent la vie de leurs villages, prompts à suivre l’évolution du goût musical de leur temps, chacun voulant surpasser l’autre par l’excellence de ses réalisations.

 

SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Architecture

 

15h50 : A Orsini (SAS ORMA Architettura). Analyse typo-morphologique du centre ancien de Calvi

La présentation va consister à une analyse typo-morphologique du centre ancien de Calvi.

Dans un premier temps, nous nous attacherons à comprendre le développement de l’urbanisation de la ville sous quatre périodes : la citadelle et son faubourg du milieu du XIIIe s. au milieu du XVIIIe s ; la citadelle et son faubourg bastionné de 1777 à 1861 ; l’ouverture du faubourg de 1861 au milieu du XXe s ; l’extension de la ville basse à partir du milieu XXe s. Par la suite, nous évoquerons l’évolution du tracé viaire, du parcellaire ainsi que du bâti de la citadelle et du faubourg médiéval. Enfin, nous étudierons plus précisément le bâti du centre ancien que nous classerons dans différentes typologies architecturales suivant le gabarit bâti et architectural, l’alignement sur voie et limites parcellaires mais aussi l’accès.

 

16h10 : R. Davin (CA'Architectes). Du patrimoine au développement, l’enseignement des communes périphériques et rurales. Etudes de cas : Lumio, Lama, Urtaca

Le patrimoine des communes rurales, en marge des espaces urbanisés, présente une densité remarquable qui fait aujourd’hui nous interroger à la fois sur l’économie potentielle inhérente à sa restauration, mais aussi sur l’optimisation des ressources qu’il affiche au regard de l’organisation même de ces territoires. En effet, parmi les enjeux relatifs au développement équilibré des territoires de demain, les communes rurales qui étaient jusqu’alors perçues comme des "négatifs de ville", s’affichent aujourd’hui comme territoires d’avenir des agglomérations dans leur apport complémentaire à l’économie citadine. Dans cette démarche de ré-appropriation du patrimoine rural, le croisement des connaissances et des compétences (géographie, archéologie, paysage, urbanisme, architecture, sociologie…) est une donnée clé qu’il s’agit de mettre en oeuvre pour alimenter les projets communaux. La présentation visera à illustrer le rôle fondamental du patrimoine et de ses réseaux dans le développement des projets communaux de Lumio, Urtaca et Lama.

 

            16h30 : Questions

 

            16h45 : Pause

 

Présidente de séance :

Stella Retali-Medori (Maître de conférences, HDR, Université de Corse)

 

17h00 : M.-M. Ottaviani-Spella (Univ. de Corse). I pagliaghji au microscope. Géologie de quelques habitats temporaires traditionnels de Montegrosso et du Filosorma (Haute-Corse)

Les habitats temporaires traditionnels (i pagliaghji, en Corse) ont été construits essentiellement par les bergers lors des siècles précédents, pour abriter la paille et le berger si les conditions climatiques l’exigeaient. De forme rectangulaire, ovoïde ou autre, ils sont implantés sur divers substrats géologiques et sont élaborés en pierres sèches de nature pétrographique variée. Ils sont présents dans toute la Corse, particulièrement en Balagne mais nous en avons choisi quelques-uns implantés sur la commune de Montegrosso et dans la région du Filosorma pour leur diversité. Ce travail a recensé la nature pétrographique des murs, des marches, du linteau, des piliers et des dalles de couverture. L’observation des échantillons au microscope polarisant à transmission (en lumière polarisée analysée ou non) a permis  de définir la provenance des matériaux utilisés. Comment ont été choisis les divers éléments constituant les constructions ? Roche en place ? Apport d’autres zones ? Caractéristiques du choix ? Effort d’esthétique ? Réhabilitations ultérieures ? Transformation aujourd’hui en maison de location ? Nous tenterons de répondre à ces questions à travers quelques exemples.

 

SIX MILLENAIRES EN BALAGNE : Toponymie

 

17h20 : M. Poli (UMR Lisa). Un dialogue multiséculaire entre la mer et la terre

Les amers, bien connus des marins, leur ont longtemps permis de se repérer en mer par une technique de triangulation. Aujourd’hui cette technique traditionnelle et durable basée sur l’observation du milieu est détrônée par les outils technologiques modernes tels que le GPS.

Toutefois, une poignée de pêcheurs, dépositaires de la « langue de la mer », sont en mesure de nous confier ce qui fait dorénavant partie du patrimoine immatériel : e signure, ces micro-toponymes côtiers exclusivement oraux pour la plupart car non inventoriés sur la cartographie officielle. En Balagne, nous les avons localisés sur la carte marine n°6970L qui va de A Punta di l’Acciolu à U Capu Cavallu. Aux toponymes attendus tels que A zecca, U scalu, A cala se superposent des dénominations populaires plus confidentielles généralement fondées sur la similitude par analogie. Elles particularisent le relief littoral par des métaphores qualifiant son aspect, une activité : U cutrogliulu (Spanu), I casarè (Lisula), etc. Bon nombre des toponymes recueillis indiquent des points utiles à la navigation situés à l’intérieur des terres. Là, les pêcheurs rebaptisent les lieux. Les désignations sont adossées à une série de savoirs et expressions spécifiques absentes des principales ressources lexicographiques et spécialisées dont nous disposons. Aussi, dans une perspective ethnolinguistique, nous étudierons de quelle manière l’homme a choisi de traduire son observation de la côte en examinant à la fois les critères retenus et le choix des signifiants pour les exprimer. Comment se répartissent orotoponymes, anthropotoponymes, hagiotoponymes, zootoponymes et phytotoponymes ? L’analyse motivationnelle des amers mis au jour apportera un éclairage nouveau aux travaux relatifs à la toponymie corse dans son ensemble.

 

17h40 : G. Giannesini (I Pampasgioli). Toponymie et étude anthropologique des territoires du Falasorma, de Calenzana et de la pieve de Tùani

Les toponymes nous disent l’histoire oubliée de cette terre, les croyances, les savoir-faire, les souffrances, les connaissances de ceux qui l’ont arpentée, et cultivée. Ils portent la mémoire des lieux, ils sont sur le territoire, l’écriture d’une Histoire orale, fragile et tourmentée, aujourd’hui en partie effacée par un XXe siècle apocalyptique qui a désertifié les campagnes. La collecte de ces données est devenue une urgence, car la mémoire des lieux ne se transmet plus. La méthode employée est pluridisciplinaire et fait appel à plusieurs techniques d’enquêtes afin de collecter des données de nature diverse. La mise en place d’une base de données SIG, couplée à l’analyse anthropologique des données permet d’avoir un inventaire précis, unique, du patrimoine matériel et immatériel d’une commune. Dans le SIG plusieurs couches d’informations sont reportées. Les données extraites du cadastre élaboré dans la seconde moitié du XIXe siècle sont reportées (aires à blé, bâti, églises, chapelles, moulins, fontaines…). Les toponymes sont placés sur les surfaces qu’ils occupent. Les chemins sont reportés également, ainsi que les sites archéologiques connus ou signalés par la toponymie et les enquêtes orales. Les croyances, récits et mythes recueillis sont placés sur le territoire, ils sont souvent une source très intéressante pour les prospections archéologiques et pour comprendre les survivances d’une ancienne vision du monde issue d’un système de croyances préchrétien. Les enquêtes orales sont reportées, puis l’ensemble est classifié et analysé afin d’en extraire des informations sur le territoire. Le SIG facilite cette analyse en permettant de visualiser les différentes couches de données et leurs interactions. Cette présentation porte sur l’étude des territoires du Falasorma et de Calenzana, puis sur celle de la pieve de Tùani (Belgudè, Costa, Ochjatana, Speluncatu, E Ville di Pàrasu).

 

18H00 : Questions

 

 

19h00 : Concert d'orgue par Elizabeth Pardon à l'église de Belgodere

 

Dimanche 16 octobre

 

9h00 :Visites et expositions autour de la statue menhir de Belgodere

RDV Place de l'église de Belgodere

Visite de la statue-menhir de Belgodere

Film retraçant la fabrication d'un manche de poignard animé par Manu

Exposition des outils du métallurgiste

Atelier du bronzier animé par Chantal de Peretti (Collectivité territoriale de Corse)

 

 

12h00 : pique nique tiré du sac

 

14h00 : visite du Castello de San Colombanu animée par P. Comiti ...

15 mn de voiture de Belgodere au col de San Colombanu (RN 2197)

5 mn de marche d'approche depuis le parking du col de San Colombanu

 

16h00 : clôture du colloque